Nancy-Amsterdam j4: Luxembourg / Diekirch

Je met les photos (j’utilise le wifi McDo) et je compléterai après. Je galère à trouver un endroit avec camping ET magasin pour demain car je serai dans une zone à fort dénivelé, manger ou avoir une douche, telle est la question 🙂 On est dimanche (d’où le McDo :/) et je ne peux pas faire les courses pour demain.

Environ 80km de parcouru aujourd’hui, et ce n’est pas le plat pays le Luxembourg.

Vent de face. La force du vent fait que cette descente est exactement comme du plat, je n’accélère pas du tout. Donc quand je fait du plat c’est comme si je montais ça. Mais ça va, je suis en forme.
C’est fini, je ne suis plus le cours d’eau. La campagne, c’est chouette, j’aime bien.
J’ai passé la frontière avec le Luxembourg sans le savoir, mais bon, j’ai dû louper le panneau. Pas mal de beaux paysages, de belles forêts du nord, à l’humidité et fraîcheur généreuse.
La ville de Luxembourg, elle n’est pas très grosse. Des belles pistes partout. Comment voyager à vélo dans le sud après ça ?
Je cherche à manger (et de l’eau!) pour ne pas manger que McDo ce soir. Mais je suis dans une espèce d’équivalent Lidl mais en version extra-terrestre: un amour immodéré des tomates (la photo), aucun sandwich, salade préparée ou même conserve de salade genre riz/thon. Plein de produits de basse qualité à bas prix et un service traiteur très cher. Je suis où là ? Comment ça les étrangers ne font pas comme les français ? Le luxembourgeois est la langue parlée, le français est appris à l’école plus ou moins bien.

Petit cours sur le Luxembourg par une personne parlant français dans le parc où je mange. Drôle de pays cosmopolite et bizarre, pourquoi il y a tant de portugais ici (j’ai même vu des revues en portugais dans le magasin) ? Il faudra que je regarde l’histoire de ce pays.

Je suis dérouté par les différences de signalisations routières. À un croisement il y avait pour ma voie: deux feux, deux traits de stop sur la route plus un signal STOP. Et les mecs je fais quoi moi ? Ici un chemin pour les cyclistes, oui, c’est sympa, mais qui coupe en travers un énorme boulevard et sans signalisation pour savoir quand passer. Heureusement on est dimanche matin en août et la ville dort.
En France ce panneau signifie “interdiction  à quiconque de circuler” mais ici plutôt que de dire “piste cyclable” on dit “passez pas” avec souvent “sauf cyclistes” mais des fois pas. J’en suis sûr car un peu avant il y avait une indication pour passer par là pour les cyclistes.

Les trois photos ci-dessus sont des pistes cyclables. Au Luxembourg, c’est plus qu’un réel respect pour les cyclistes, c’est un véritable amour: les pistes sont xxl larges, en parfait état, pas d’accroc, parfait et il y en a en masse. Ah oui, j’ai vu quand même une fissure de 2 cm d’épaisseur dans la largeur de la piste … mais ils l’avaient bouchée.

Demain grosse journée avec 300m de dénivelé au départ. J’ai fait exprès d’avoir le plus dur au début, c’est bien mieux ainsi. Mais après ça des montés et descentes en continue, dans un coin assez sauvage (peu d’urbanisme et donc de magasins). J’ai des options, l’idéal serait que je puisse me taper 60km pour aller dans un endroit pratique, mais bon, mes genoux me causent grincheusemant. Les ligaments, c’est ce qui est de plus fragile. Putain de vent aussi.

 

Nancy-Amsterdam j3: Thionville

Je me suis encore réveillé une heure trop tôt. Encore une fois je gamberge.

Hier je m’imaginais l’humanité en version marsupial. Quand ça irait mal on ne se mettrait pas en position du fœtus mais face au matelas, la couverture nous recouvrant, les mains agrippant le tissus, le visage face au matelas, et on trouverait ça tout à fait naturel. Aussi ce serait un crime de mettre la main dans la poche d’une femme sans son consentement, et la poche d’une femme serait vue comme sexy. lol

Aujourd’hui j’ai trouvé une méthode simple pour calculer la force appliquée aux corde accrochant le hamac (ou autre), cela permet de choisir la corde en fonction de ce qu’elle peut supporter:

On prend une distance arbitraire pour représenter la moitié (il y a 2 cordes) de son poids (en bleu), on reporte sur la corde et on mesure la composante oblique correspondante (en violet). La tension (en violet) représente ce que la corde supporte, ici on voit que ça fait en gros 2,3 du bleu et donc si je pèse 100kg, chaque corde devra supporter 2,3x50kg. Plus la corde est proche de l’horizontale et plus la tension est grande.
Barres impressionnantes à Metz. Ma parole il n’y a qu’à Montpellier où l’on ne cherche pas à en mettre plein la vue ?
Deux cygnes dans la tranquillité du petit matin (cliquer pour voir en taille normale).
L’industrie au format XXL (stockage et distribution par le canal de céréales j’imagine).
Les peupliers sont l’équivalent des platanes du sud.

J’ai compris ! : dans cette région ils traitent les cyclistes au même niveau que les automobilistes, il y a les panneaux de direction, un revêtement de même qualité que les départementales et des panneaux comme “attention, voie dégradée” etc.

Péniche énorme, la longueur de la voiture est la largeur d’une péniche normale.

À Thionville j’ai trouvé un camping municipal, j’adore les campings municipaux, sympa, relax, pas cher du tout, tout ce que j’aime. Après une sieste je vais à une médiathèque climatisée (ahhhhhh, soulagement, 36° dehors!). On se croirait dans un logiciel d’architecture, irréel, c’est du froid qui se veut chaleureux, pour faire chaleureux on ajoute des courbes et puis voilà. lol :

Intérieur de la médiathèque de Thionville

J’organise mieux mon planning: étude des différents endroits où aller (prix, météo, magasin etc), j’écris toutes les infos dans un fichier sur mon téléphone. J’aime planifier jusqu’à J+2/3 car si j’ai de mauvaises conditions (pas de camping, pas d’endroit bien pour planifier la suite) je peux quand même avancer.

J’ai trouvé un petit jardin tranquille pour le repas du soir et faire des maths. J’ai un papillon de compagnie qui revient régulièrement (derrière le sac). Il fait encore très chaud.

Nancy-Amsterdam j2: Metz

J’ai dormi dans le hamac avec la moustiquaire, que de bruit la nuit, moi qui suit auditif il faut que je me tranquillise avec toutes ces bestioles qui circulent. Je me réveille très tôt et me lève dès qu’il fait un peu jour. Beau parcours facile aujourd’hui.

Nancy facilite la vie des cyclistes, c’est bien agréable. Ici un panneau pour autoriser les cyclistes à passer au rouge s’ils tournent à droite.
Belle piste dans la foret, les pistes sont quasi toutes de qualité “route”, rien à voir avec les pistes que j’ai déjà pratiquées. Ici on passe dans la forêt mais la piste n’est pas bosselée par les racines.
Je n’ai vu aucun canard, mais des cygnes en quantité, quel majesté quand ils volent.
Vue panoramique. Ce pont mène à une piste entre un canal et le fleuve.

Même si c’est moins dur qu’à Montpellier, c’est quand même la canicule et il est difficile de visiter la ville. J’ai fait 34 km dans la chaleur pour rien, il y avait un camping municipal à Metz et je me suis arrêté avant, ahhhhhhhhh dureté de la vie. J’ai préparé la suite de mon trajet, normalement j’aurai du réel temps libre demain. Aujourd’hui il est 17h10, la bibliothèque ferme à 18h et c’est le seul temps entre les deux où je peux faire autre chose que de m’occuper du voyage, des courses, se laver etc. Avec cette chaleur je ne me fait qu’un gros repas le soir. Cela dit le vélo le matin est bien agréable et je trouve très agréable d’arriver à bien se débrouiller avec peu de moyens.

Nancy-Amsterdam jour 1: Nancy

Je voulais tout faire à vélo, mais la canicule alerte orange rend les choses impossibles. Alors je vais à Nancy en train. Le coin vélo du TGV a été surbooké, on est quiché, mais on s’en sort, la solidarité et convivialité entre cyclotouristes aident beaucoup. Comme c’est aussi la canicule à Nancy je prévois de ne faire que 50km par jours avant de sortir de la zone caniculaire. Aujourd’hui je ne vais quasiment pas rouler car il n’y a que le matin où il ne fait pas trop chaud. Je m’active à l’ordinateur, discute, dort et les six heures de trajet passent à très grande vitesse.

Sorti à Nancy, soulagement, il fait bien moins chaud qu’à Montpellier. Je visite un peu:

Cette place me fait penser à la place de la Comédie mais en version “nous on est riche” ????. j’hésite à rouler en plein soleil. Finalement je décide d’aller au camping à côté , mais je m’aperçois qu’il est quand même à 7 km et en roulant j’arrive à une grande côte que je monte en plein soleil: 150 mètres de dénivelé. Donc mon projet de retourner visiter Nancy devient impossible. Mais ce n’est pas grave , je passe une fin de journée tranquille et me prépare pour demain .

Une voiture garée sur une place de parking, le pointillé est une limite de trottoir, déroutant.

Mes trucs et astuces de cyclotouriste

Ce texte ne présente pas les bases du cyclotourisme (position, selles, sacoches etc), mais les idées que je n’ai pas trouvé ailleurs.

Pour aller loin, ménage ta monture

Pour un même trajet, on peut arriver épuisé ou en pleine forme suivant notre manière de voyager. Par exemple à mon premier long trajet j’avais :

  • une mauvaise position (selle trop basse),
  • une mauvaise fréquence de pédalage (trop élevée), ce qui dépense de l’énergie pour rien,
  • un chargement inefficace (une carriole mono-roue qui me surchargeait de 10kg en comparant à des sacoches),
  • une mauvaise gestion des pauses (je pensais qu’il fallait faire peu de poses car je ressentais la fatigue en repartant).
  • des pneus et chambres à aire de mauvaise qualité (j’ai eu une crevaison)
  • une mauvaise gestion de l’hydratation (par trop grosse prise et boisson inadaptée pour éviter la déshydratation).
  • pas de rafraîchissement par de l’eau sur le corps

Quand je suis arrivé j’étais épuisé comme je ne l’ai jamais été.

En refaisant le même voyage plus tard et en évitant la plupart de ces erreurs, j’étais en forme à l’arrivée.

Plus le parcours est long et plus il est nécessaire de se ménager. Par exemple sur un voyage où il y avait des parties où la circulation était stressante, je démarrais en force et il en a résulté une fatigue des tendons ou ligaments des genoux.

D’une manière globale, j’ai appris à faire attention à tous les signaux de mon corps et de mon vélo et à respecter le moindre signal négatif, aussi petit soit-il.

Cartes et routage

Ce que j’utilise

J’utilise pour cela mon smartphone: Locus Map pour les cartes et le routage (configuré sur MapQuest). Locus Map est largement supérieur et en de nombreux points aux autres logiciels testés. Un peu touffu au premier abord mais à la longue cela est justifié. Le routage est la plupart du temps supérieur aux vélo-routes préconisées par les différents offices. Le guidage à la voix est génial quand il y a de nombreuses intersections.

Les erreurs dangereuses

Le routage est capital, on peut facilement se retrouver sur des routes dangereuses, très stressantes ou quasi-impraticables. Mon erreur a été de croire que le routage de grosses entités (Google ou l’état français) était fiable.

Avec le routage Google je me suis retrouvé sur des chemins de pierres, ou quasi abandonnés ou encore un circuit pour VTT!

Avec le routage de l’adminstration (État ou région etc), j’ai suivi une déviation du ViaRhôna qui est un trajet plat très facile. La déviation (gérée par ViaRhôna), sans prévenir, était très longue et escarpée. C’était tellement violent que j’ai même eu des troubles du rythmes cardiaque par fatigue. J’ai dû abandonner et suivre une départementale. Je n’ose pas imaginer le résultat sur les familles avec des petits enfants qui ont suivi cette “déviation de la mort”. De plus les panneaux temporaires avaient été pliés par le vent et il était difficile de comprendre la direction.

D’autres part j’ai constaté que certains trajets préconisés par l’administration peuvent être des chemins abandonnés traversés par les ronces ou encore des trajets périlleux (chemin étroit en forme de sillon).

Trucs et astuces

Bloquer le guidon

Avec des sacoches à l’avant, le poids fait souvent tourner le guidon quand le vélo est sur la béquille. Il suffit d’une simple ficelle avec une boucle à chaque extrémité pour relier une poignée du guidon à l’écrou de la tige de selle de sorte que le guidon soit un peu tourné pour aller vers sa pente naturelle mais bloqué par la ficelle.

Bons habits pas cher

J’ai trouvé que les habits pour running était aussi bien (voir mieux) et moins chers que les habits pour cyclistes. Un short de cycliste doit avoir un tissu élastique (pour éviter les frottements) mais la mousse au fond le rend quasi inutilisable pour d’autres activités (tout en étant disgracieux et désagréable), autant avoir une bonne selle confortable. Il est vrai que les habits running flottent un peu au vent mais ça m’est égal.

Pas besoin de payer cher

J’ai un vélo Décathelon à 300€, 4 sacoches à 30€ l’une (Décathelon), une selle, tige de selle amortie et sacoche de guidon trouvés sur Amazon à bas prix mais de bonne qualité. Je regrette juste une chose: ma transmission n’est pas à cassette et j’ai déjà cassé l’axe de roue arrière, du coup j’ai un axe de rechange et les clés adéquates dans mon nécessaire de réparation.

Pour le côté camping, j’ai une tente à 20€, un sac à 10€ qui sont très biens pour l’été et pratiques.

Rouleau tente

J’enroule ensemble la tente, le matelas de sol et le sac de couchage (voir photo). Je peux utiliser les tendeurs du dessus pour fixer l’antivol (un U bien sûr) et le linge à sécher.

Partir aux aurores

Pour éviter la circulation et la chaleur. L’inconvénient est quand il y a de la rosée, surtout si on veut ranger dans la pénombre.

Le hamac

Pratique, économique, léger, il  permet de se reposer dans beaucoup d’endroits, ou de dormir s’il fait trop chaud dans la tente. J’ai acheté deux cordes de qualité (dans les 5€ l’une, voir au rayon alpinisme) et j’ai un fichier pdf pour les nœuds ce qui me permet de m’accrocher directement sur le tronc (voir nœud de grappin et d’écoute).

Nutrition

Une boisson adaptée au sport est un gros plus s’il faut chaud, cela évite la déshydratation : en gros un tiers de jus de fruit bio (multi-fruits pour la diversité des apports), un quart de petite cuillère de sel, le reste d’eau.

Pour la nourriture, je suis les besoins de mon corps qui sont très clairs après de grosses dépenses, je ne détaille par car j’imagine que chaque personne a ses propres besoins. Par ailleurs je trouve la soupe de poisson parfaite en pause du midi ou pour le soir.

S’arroser

Au début je pensais que s’arroser était une perte d’eau, mais en fait on consomme peu d’eau à se rafraîchir le visage, les bras etc et cela évite au corps de transpirer, un vrai plus très agréable. Pour cela une bouteille avec tétine est pratique (surtout pour le dos).

Monpellier –> Avignon à vélo

Voici un petit vélog de ce trajet, que j’avais déjà fait.

Ma manière de voyager

En douceur

  • Éviter les voitures et les parcours stressants.
  • Ne pas forcer: j’ai fini par comprendre que le moindre petit signe de problème, que ce soit pour le vélo ou le corps, est annonciateur d’un plus gros.

Économique

  • Une tente à 20€
  • Un vélo VTC décathlon juste au dessus des premier prix.
  • Mais des pneux et chambre à air top qualité (pour globe-trotter), parce que j’en avais marre de crever.

Le parcours

Le vélo au départ. Tente, tapis et duvet en rouleau.

Grosse pause au Grau du Roi pour attendre le vent favorable. Erreur car soleil et chaleur sont pires qu’un vent de face.

Vers Aigues-Mortes, belle piste.

À Aramon, 15km d’Avignon. Étrange façon de construire un mur, peut-être des pierres récupérées. Les trous logent les corneilles.

Piste entre Aramon et Avignon, très bien.