Category Archives: droits intimes

Des droits fondamentaux

Le droit à son corps

Définition

Mon corps m’appartient, je fais ce que je veux avec. Je le fait bouger comme je veux, je l’entretient comme je veux.

Exemple de non respect

Vous êtes dans le métro: vous ne pouvez pas rester la bouche grande ouverte. Que vous ayez une raison matérielle (tel qu’un problème à la mâchoire) ou que ce soit pour tester votre liberté, c’est pratiquement impossible. Pourquoi ? Parce que “ça fait débile”, les débiles restent la bouche ouverte et si vous le faite, vous aurez l’air d’un débile. Et si vous avez l’air d’un débile alors des gens penserons que vous êtes débile et c’est hors de question.

Les personnes autour de vous pourrait simplement penser “cette personne reste la bouche ouverte” sans en tirer de conclusion hâtive, mais c’est une fonction sociale importante que de rejeter les “mauvais éléments”. Si vous ne rejetez pas alors vous pouvez vous-même vous retrouvez rejeté. Il est valorisant de rejeter et on se trouve idiot si on ne le fait pas. Par exemple si vous fréquentez des personnes jugées stupides ou parasites vous serez alors mal vu d’un groupe qui les rejettes, et pour vous faire intégrer au groupe qui les rejettes vous devrez exprimer du rejet. Ce phénomène est très visible entre les groupes antagonistes de forces comparables (homophobes/non homophobes, intellectuels/non intellectuels, groupes de supporters) mais existe également entre le groupe majoritaire et les minorités (fous, sans abris etc). On pourra aussi se souvenir de notre période d’apprentissage du rejet social pendant notre enfance et adolescence.

L’exemple fourni ici est délibérément petit, on trouve des oppressions énormes du côté du contrôle des instincts de base (tel que l’alimentation ou la sexualité).

Le droit de ressentir ses émotions

Définition

J’ai le droit d’avoir les émotions que je veux, que ce soit de l’amour ou de la colère, et envers les choses, situations et personnes que je veux.

Exemple de non respect

Les étasuniens ont le devoir d’aimer leur patrie. Vue d’ici c’est clair car nous subissons que très peu cette pression.

Maintenant prenons un exemple plus proche et plus fort. Nous devons aimer nos parents, et bien souvent ils exercent une pression en ce sens: tel que “tout ce que j’ai fait pour toi”, “je me suis sacrifié” etc. Aimer ses parents est un devoir moral. Un enfant aime ses parents, mais s’il émet un signe négatif envers ses parents alors l’enfant se retrouvera réprimé sévèrement. Il devra alors cacher son antipathie et ne montrer que son amour. Pour défendre sa liberté il cherchera bien souvent à fuir ses parents d’abord par le mutisme puis par l’éloignement.

Pour notre morale actuelle, un garçon ne doit pas éprouver de peur. A chaque fois qu’il montre de la peur il subit le rejet par exemple par la moquerie. On peut voir alors des bambins répéter en boucle “j’ai pas peur” en allant sur le toboggan ou encore des adultes pratiquement exploser de joie en disant “t’as peur ?” devant le comportement de quelqu’un montrant sa peur.

Nous pouvons voir aussi de nombreux ingérences dans les émotions de part une interprétation plaquée sur le comportement des enfants: beaucoup de désarrois et d’appels au secoure sont interprétés comme de la colère et un désir de commander les parents, même pour des bébés.

Le droit d’exprimer ses émotions

Définition

J’ai le droit d’exprimer les émotions que je ressens. Par exemple par mon corps, des gestes, des habits, des textes etc. Nous vivons en société et nous sommes des animaux sociaux, nous sommes fait pour exprimer nos émotions et subissons des traumatismes psychiques quand nous intégrons un mur psychique bloquant cette expression.

Exemple de non respect

Nous avons tout une panoplie d’idées pour ne pas montrer notre peur, ce qui nous rend encore plus stressé et faible. Par exemple on nous conseille de respirer calmement, de parler clairement, de regarder son interlocuteur etc. Celui qui montre sa peur est considéré comme faible et est rejeté, non pas qu’il est réellement faible, mais il fait surtout écho à la peur en chacun de nous: il est difficile de continuer à réprimer sa peur si est elle exprimée par ailleurs. Pourtant les peurs ne sont pas des idioties stupides et inutiles: elles reflètent un danger, et c’est en prenant conscience de ses peurs, de leurs origines et en réfléchissant sur les dangers que l’on parvient à se sentir mieux. Certainement pas en construisant des murs dans son esprit.

Le droit d’organiser son esprit librement

Définition

J’ai le droit de développer mon esprit de la manière dont j’ai envie, de réfléchir avec la logique dont j’ai envie, de développer mes intérêts comme je le souhaite, de réfléchir aux problèmes que je souhaite.

Exemple de non respect

Les enfants sont placés très tôt dans des institutions (écoles) où l’on s’occupe de leur faire entrer des idées de gré ou de force. On ne fait pas entrer n’importe quelle idée de n’importe quelle manière. Il s’agit en premier lieux de montrer à l’enfant qu’il ne doit pas suivre ses désirs d’exploration mais plutôt ce qu’on lui impose: il doit chanter à l’heure de chanter, courir à l’heure de courir, faire du calcul à l’heure du calcul. La plupart des enfants finissent dégouttés de toutes activités intellectuelles et après avoir subit ce dressage utilisent leur temps libre à tout sauf à explorer notre univers (c’est à pleurer). Imposer aux enfants des activités intellectuels c’est leur inculquer que l’exploration par l’esprit n’est pas naturelle (sinon pourquoi l’imposer ?), que c’est une contrainte, un devoir. Souvent ils finissent par le croire et se retrouvent à se parquer eux-mêmes devant la télé. Si on propose à un adulte de faire des mathématiques, on aura alors la même réponse “ho les maths c’est pas pour moi”.

Pendant tout ce temps, nos enfant n’auront pas appris à s’organiser par eux-même, à exercer leur esprit d’initiative, à s’impliquer réellement dans notre société plutôt qu’à en être les sujets. Et pourtant!, qu’il est bon d’explorer le monde. Et qu’il est beau de voir un enfant libre explorer lui-même l’univers, par exemple découvrir la notion de nombre pair et impair, s’amuser à calculer etc.

Le droit à l’autonomie matérielle

Définition

J’ai le droit de m’isoler (tout seul ou en groupe), d’avoir mon bout de terre et de ne pas être dérangé. J’ai le droit de m’organiser comme je le veux sur ce bout de terre pour subvenir à mes besoins. La planète est à tous et doit être partagée sans contraindre les personnes à s’organiser d’une certaine manière, sans contraindre à la dépendance à un groupe ou un autre.

Exemple de non respect

Actuellement de nombreuses lois interdisent l’autonomie: des lois sur la construction, sur la sécurité sanitaires etc. Toutes ces lois sont comme l’enfer: elles sont pavées de bonnes intentions mais “oublie” le principe fondamentale d’autonomie. La liberté fait peur.

Pourquoi ces droits sont actuellement bafoués

Notre morale est un ensemble de règles induisant un comportement commun. Le comportement des individus participe à l’organisation de la société. La morale est un socle dans cette organisation: elle constitue les règles les plus profondes.

Notre espèce vivaient avec une organisation sociale proche de celle des loups il y a quelques milliers d’années. Nous nous retrouvons maintenant à vivre à plusieurs milliards et si nous imaginons des frontières nous voyons bien qu’un changement à l’autre bout de la planète influence notre vie ici. Ces changements ce sont produits avec très peu de prise de conscience et nous nous retrouvons dans la même situation que les premières cellules se regroupant pour constituer les premiers organismes multi-cellulaires. Nous essayons par nos chefs, nos stars, nos télévisions de recréer un sentiment de tribus, mais ça marche très mal.

Nous avons de grands bénéfices à vivre en grande société mais nous sentons actuellement que cette organisation est défaillante par beaucoup de symptômes tel que la destruction de notre planète, les injustices (intra-familiales ou sociales), la désorganisation de notre économie etc. Un système (société, informatique etc) mal organisé souffre toujours des mêmes maux: beaucoup trop de règles et mal placées. A l’opposé un système bien organisé est remarquable par son harmonie et la simplicité de ses règles.

Nous le sentons d’autant mieux que nous percevons “qu’un autre monde est possible”, mais quel est-il ? Notre vieille morale guerrière nous pousse à trouver un ennemi à abattre, mais notre nouvelle morale nous pousse à essayer de comprendre en profondeur et à construire ce monde qui nous attend si impatiemment.

Pourquoi ce sont des droits

Le contrôle de la société sur l’intimité des individus pousse à l’uniformisation, à la répression de l’initiative et des explorations sociétales. Nous sommes poussés dans une position de rouage. Nous sommes sensés déléguer nos responsabilités envers notre organisation sociale à des dirigeants de toutes sortes (patrons, élus etc) mais nous voyons bien que ces personnes sont loin de comprendre et maîtriser la situation. Notre société est régie par un autoritarisme se parant des atours de l’intelligence et de la participation, elle ne fait que perpétuer l’organisation des loups. Hors nous sommes tous naturellement impliqués et nous devrions être tous responsables de notre société. L’organisation actuelle n’est pas viable, elle est aussi inefficace car elle n’utilise que très peu la formidable intelligence du cerveau humain.

Hors beaucoup d’entre nous sentons qu’il est possible de vivre d’une manière beaucoup plus sensée, nous pouvons enfin abandonner l’idée folle apparue vers le quatrième siècle comme quoi “L’humain est mauvais par nature et la société permet de redresser les défauts de cet animal.” (voir http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9ch%C3%A9_originel#Lecture_de_Ren.C3.A9_Girard). Nous pouvons vivre en retrouvant la connection avec nos émotions, nos instincts, tout en vivant en société de manière intelligente, respectueuse et efficace. Et c’est parce que nous sentons cette société possible, c’est parce que nous sentons à quel point cela serait un soulagement, que nous pouvons promouvoir de nouvelles “règles morales”.

Et les devoirs ?

Avec de l’incohérence on arrive à faire n’importe quoi. Je propose ici des valeurs, c’est tout un art d’équilibrer les besoins des uns et des autres. Pour y arriver, il faut déjà s’entendre profondément sur nos valeurs de base. Il ne s’agit pas de s’accorder formellement comme un pays peut ratifier des droits de l’homme puis les bafouer, il s’agit de comprendre leurs intérêts.

L’art vital

Mon parcours

Alors que rien en apparence ne me prédestinait à faire de la musique, à 18 ans j’ai rêvé que je faisais de la musique. Un de ces rêves dont on se rappelle toute la vie. J’ai alors acheté un instrument (un synthétiseur), j’ai appris le piano et j’ai commencé à jouer des morceaux. Par ailleurs j’ai commencé à improviser un peu. Un jour que j’improvisais ma mère m’a dit “ha c’est beau ce que tu joues là”, et alors je me suis arrêter de composer. Il m’a fallut du temps pour comprendre ce blocage: ma mère était très intrusive et possessive, j’ai pu me développer dans les domaines où elle ne fourrait pas son nez (les mathématiques, le sport etc) mais j’étais nul dans les domaines où elle intervenait (le français, la gestion de la maison etc). Ma mère se considérait inconsciemment comme nulle et elle a très bien réussit à m’imposer ce rôle social dans certains domaines. À l’époque ma seule défense possible était d’arrêter. Je n’étais pas conscient que mon intérêt se portait vers la création, j’ai continué à jouer mais je n’y trouvais qu’une satisfaction faible par rapport à maintenant.

Quand ma fille est née, ça a été pour moi l’occasion de me rapprocher des vérités de base, et donc aussi de la création artistique. D’abord je lui inventais des histoires, puis je lui chantais des airs improvisés. Je savais profondément que ma fille ne me jugeais que par elle-même, et non comme un adulte qui utilise beaucoup sa représentation du jugement social. J’ai pu ainsi m’épanouir un peu dans la création artistique. Mais pas la création artistique sociale, plutôt la création artistique personnelle, celle qui sert à communiquer entre les personnes. Grâce à cet épanouissement j’ai pu constater à quel point la création me fait du bien en profondeur. En outre cela me permettais de prendre conscience, d’intégrer, de donner sa place, à une partie belle et profonde de moi-même.

Je devenais alors de plus en plus conscient de l’attrait que j’avais pour la création musicale, mais j’envisageais quand même souvent d’enregistrer pour diffuser mes compositions. Puis j’ai acheté un harmonica et il était très pratique d’en jouer n’importe quand et agréable aussi dans son côté proche du corps. J’ai alors plus compris que la musique est simplement un moyen d’expression comme l’est la parole. J’ai alors acheté un petit clavier pratique à utiliser rapidement et maintenant je fais des improvisations de temps en temps quand l’envie m’en prend, sans penser à enregistrer sur l’ordinateur en vue de faire un beau morceau à diffuser.

Tout ce chemin m’a été nécessaire pour comprendre ce que je voulais vraiment: pouvoir m’exprimer par la musique. Pour moi je pense que la prochaine étape sera de dialoguer musicalement avec une autre personne improvisant. Mais je ne me sens pas assez tranquille encore pour cela. Je pourrais peut-être plus tard publier ma musique, mais ce sera alors dans le but de communiquer avec la société, comme je le fais avec mon blog. Ce ne sera pas dans le but de faire du beau, de l’agréable, de l’argent, mais simplement de communiquer sur des choses essentielles.

Qu’est-ce que la musique ?

Pour moi il est clair que la musique est un moyen d’expression. Comme c’est un langage très simple il ne permet d’exprimer que des idées très simples. Ces idées sont à la base de notre esprit, c’est pourquoi on peut ressentir un changement profond quand on écoute de la musique. Nous avons besoin de ce dialogue car il est difficile à avoir par notre langage courant. Non pas que notre langage courant soit mal foutu, mais il nous permet de nous perdre dans les détails. Et perdu nous sommes car chaque mot que nous avons appris est marqué par notre culture, y compris les idées lourdingues qui y sont. Par sa simplicité le langage musical ne peut pas s’imprégner de ces choses si compliquées que sont les idées foireuses. Et cette pureté nous fait un bien fou car cela nous suggère qu’il est possible d’avoir une conscience claire et harmonieuse (en tout cas bien plus qu’actuellement).

Je trouve que faire des commentaires à un compositeur sur la beauté de sa musique est un peu comme si quelqu’un nous parle et qu’à la place de lui répondre sur le sujet on lui dise “c’est beau ce que tu as dis”. Pour moi un compositeur s’exprime et la meilleur chose à faire est de lui répondre par un langage approprié: par une oeuvre d’art.

Voici un petit exemple d’idée foireuse qui s’incruste dans notre langage: si une personne dit “j’ai fait une oeuvre d’art” alors aussitôt on imagine que ça a une valeur sociale: si l’oeuvre peut attirer de la reconnaissance sociale alors c’est vraiment une oeuvre d’art et sinon la création n’a pas droit à la dénomination “oeuvre d’art”. Ainsi, quand il dessinait, Picasso faisait des oeuvres d’arts mais ma fille non. Nous pourrions dire « une oeuvre d’art reconnue », ainsi on sépare la notion d’art de la notion de jugement sociale. Notre langage comporte ainsi de nombreuse marques de notre culture, mais comme le langage est utilisé pour réfléchir cela nous cré un enfermement inconscient. Cet enfermement est difficile à percevoir, surtout si on n’a pas de point de vue extérieur comme on peut en avoir en pratiquant des langages différents. Quelques oeuvres arrivent à traduire cet enfermement culturel bien réel mais au frontières floues : par exemple le livre “1984” ou le film “Matrix”.

Se construire par la création

La création musicale a un grand lien avec les mathématiques: aussitôt que l’on veut introduire des idées foireuses tout foire. Ce n’est pas souple mais c’est un détecteur génial d’idée ou comportement foireux. En improvisant j’ai appris à sentir les différentes parties de mon esprit qui intervenaient et j’ai pu sentir à quel point certaines parties basées sur la peur sociale intervenaient et étaient destructrices. Improviser me permet d’explorer mon esprit car petit à petit j’apprends à identifier d’où vient l’harmonie et la disharmonie dans mon esprit. Souvent on se dupe soi-même, et redupe en pensant que l’on se dupe peu, mais quand il s’agit de composer de la musique le détecteur à idée foireuses est là et on arrive à la longue à ressentir mieux cet univers plein de vie qu’est notre esprit.

Le droit d’avoir peur

Pourquoi l’émotion de peur est utile

La peur est une émotion qui permet de marquer un danger pour la personne. Les émotions nous permettent de prendre des décisions sensées malgré une multitude de paramètres. Sans peur nous aurions beaucoup de mal à prendre en compte une information reflétant un danger quand celle-ci serait noyée parmi beaucoup d’autres informations (ce qui est pratiquement toujours le cas).

Exemples de répressions

Un petit enfant est en haut du toboggan et dit “j’ai peur”, alors le parent dit “Mais non, faut pas avoir peur, vas-y descend” et une fois en bas dit “Bravo tu es un grand garçon.”.
Dans cet exemple on voit que le parent apprend à l’enfant à dépasser sa peur et valorise ce dépassement. Comme si la peur était une mauvaise chose, et donc comme si la peur était à éliminer. Remarquons que si le parent disait “je ne vois pas de danger”, il donnerait alors une information objective à l’enfant sans pour autant porter de jugement sur sa peur.

Un petit enfant est en haut du toboggan et dit “j’ai peur”, alors les autres enfants se moquent de lui en le montrant du doigt et en disant: “hou le bébé, il a peur le bébé”.
Les enfants s’embarrassent moins de manières et expriment directement l’essentiel de ce qu’ils ont ressentit par ailleurs, c’est pourquoi ils traduisent là ce que notre culture nous transmet: la peur est une émotion à réprimer.

Un enfant pleure et exprime sa peur d’aller à l’école. Les parents se sentent mal devant le sentiment d’abandonner leur enfant et devant son désarroi. Mais ils répriment alors leur sentiment, et aussi leur enfant en le forçant physiquement et en lui disant des phrases telles que “tu es un grand garçon maintenant”.
Ce type de phrase fait pression sur l’enfant en faisant référence à la menace d’être considéré comme un bébé (c’est à dire très bas dans l’échelle sociale). Même en voulant garder le principe de l’école il serait tout à fait possible de faire un passage très graduel dans le monde de l’école en laissant les parents y rester l’instant que l’enfant se sente en confiance. Si on ne pratique pas un tel système c’est pour garder ce rite de passage montrant à l’individu qu’il appartient en premier lieu à la société, et non à lui-même.

L’idéologie de soutient à la répression de la peur

“En dépassant sa peur on devient plus fort”. “La peur est une émotion éprouvée par les faibles”. “La peur est une émotion enfantine”. “Si on te force à vivre ce qui te fait peur alors tu auras dépassé ta peur.”

Ces phrases négligent le fait que “faire semblant” et “faire” ne sont pas les mêmes choses. On peut ne plus avoir peur quand on comprend que l’on maîtrise la situation. Réprimer son émotion de peur n’est pas la dépasser mais la cacher, cacher n’est pas détruire, la peur est là mais enfouie plus ou moins consciemment. La personne a alors toujours peur mais en plus utilise beaucoup d’énergie pour réprimer sa peur. Ainsi on se trouve adulte sans énergie apparente, devant la télé, sans savoir pourquoi on se retrouve vide. Ce n’est pas que l’on est réellement vide, mais que l’on réprime tellement d’émotions que l’on n’a plus beaucoup d’énergie pour autre chose.

La peur et la société

La peur fait parti des émotions les plus basiques, c’est un système de sécurité très puissant. La peur est aussi très communicative. Quand une personne exprime sa peur il est alors très difficile pour son entourage d’agir autrement qu’en prenant en compte la personne, même si l’entourage sait pertinemment que la peur est infondée pour cette situation.

Dans une société hiérarchique comme la nôtre, ce sont les chefs qui décident, les inférieurs doivent se conformer. Comme les émotions servent à décider, les inférieurs doivent réprimer les émotions qui ne vont pas dans le sens de leurs devoirs. Ils doivent donc utiliser leur sentiment de soumission pour réprimer leurs émotions, dont la peur. À l’inverse les chefs doivent exprimer publiquement leur émotions pour orienter le groupe. Le chef ne montrera pas sa peur (car il doit être fort et actif) mais montrera alors de l’agressivité.

Si on montre que l’on a peur alors cela implique que l’on ne maîtrise pas entièrement une situation. Si on veut paraître plus fort que l’on est alors il faut souvent cacher sa peur. Comme nous sommes dans une société où le paraître est important (et où le niveau de mensonge est élevé), il est alors normal de cacher sa peur.

Pourquoi exprimer sa peur est un droit important

Pour cacher une peur nous l’enfouissons dans les profondeurs de notre inconscient. Ce travail, cette guerre à l’intérieur de notre cerveau, a des conséquences importantes pour notre conscience car nous sommes fait pour exprimer nos émotions. En exprimant nos peurs nous pouvons nous faire aider et ne plus avoir à faire ce travail anti-naturel. Mais cela passe par une prise de conscience de la répression de la peur, de ses propres peurs, et par un changement d’organisation sociale pour passer à un système moins hiérarchique.