Cleveland contre Wall Street ou pourquoi les crises vont continuer


Dans le documentaire «  Cleveland contre Wall Street » on voit un procès qui n’aura pas lieu : La ville de Cleveland (U.S.A.) durement touchée par la crise des subprimes, intente un procès contre plus de vingt banques pour leurs responsabilités dans le désastre des milliers de familles expropriées. Le procès n’aura pas lieu, le juge ne voyant pas de lien entre les expulsions et le comportement des banques. Alors un cinéaste a créer un procès non légal avec les vrais protagonistes, d’où le documentaire. Le mécanisme mettant à jour la responsabilité des banques et de l’état est pourtant simple :

  • La monnaie scripturale forme l’essentiel de la masse monétaire, très loin devant les billets et les pièces.
  • L’argent que nous déposons gentiment à la banque est un prêt envers la banque garantit par l’état : la banque joue avec cet argent et l’état garantit le remboursement si la banque fait faillite.
  • En contre partie de cette garantie, les banques ont des règles permettant d’éviter la faillite.
  • La puissance des lobbies financiers a permit de modifier les lois pour assouplir les règles tout en gardant la garantie.
  • Cet assouplissement des règles a permis aux banques de prêter sans garantie réelle : les actionnaires des banques engrangent les intérêts sur les prêts et quand les banques sont au bord de la faillite l’état rembourse.
  • Les pauvres échangent de l’argent rapide contre un avenir impossible car le taux est trop fort pour qu’il y ait de bonnes chances de pouvoir tout rembourser.
  • Le gouvernement est bénéficiaire à court terme : le système permet d’injecter de l’argent dans l’économie et de créer une embellie économique fictive, le temps d’un mandat ou deux.

Tout ce système s’appuie sur la confiance envers les gouvernants et les banques et plus généralement le « système ». Nous déléguons notre responsabilité envers notre avenir et celui de nos enfants à quelques personnes que nous ne connaissons même pas. Ce fonctionnement repose sur une organisation matérielle et spirituelle simpliste : la hiérarchie. Il nous a fallu du temps pour comprendre que le monarchisme était devenu inappropriée. Nous constatons actuellement des dysfonctionnement mais comme nos ancêtres nous avons du mal à remettre en question notre fonctionnement car l’organisation sociale est liée à l’organisation de notre esprit : l’esprit de hiérarchie est ancré en nous en profondeur et depuis très jeune. Par exemple nous avons été habitués dès l’enfance à prendre très peu d’initiatives et à nous cantonner dans les domaines et comportements autorisés : nous sommes devenus des élèves obéissants mais de mauvais responsables. Tant que l’esprit de soumission nous poussera à ne pas nous prendre en main la société aura un comportement stupide.