De la violence familiale au terrorisme

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Vous vous êtes déjà casser les dents sur la violence, mais je met ma main à couper que vous allez découvrir ici des idées intéressantes sur ce bien sombre sujet.

Dévoiler la violence

La première chose quand on veut commettre des violences répétées est de dénier le caractère violent des agissements. C’est pourquoi nous n’allons pas utiliser la définition commune de la violence qui est très tournée vers les violences légalement interdites (les violences physiques entre sujets). Nous allons donc déjà réfléchir à ce qu’est la violence.

Qu’est-ce que la violence ?

Il est important de ne pas se déconnecter de nos émotions, la notion de violence est très émotionnelle, c’est en se référent à ce sentiment que je trouve la définition suivante:
La violence est une action injuste causant des dommages envers un être.

Le mot “injuste” est important, car par exemple le vieillissement n’est pas considéré comme une violence du fait qu’il est naturel. Le sentiment de justice est très important mais relatif : il dépend des règles morales et intimes qui nous paraissent bonnes, naturelles ou normales.

Comment commettre des violences impunément ?

Pour cela il faut contrôler la notion de ce qui parait juste. La violence peut causer des souffrances immédiates ou différées, cette souffrance fournie une énergie permettant d’agir pour éliminer la cause du problème. Pour que la personne violentée ne retourne pas son énergie contre la cause de l’agression il faut déformer suffisamment la perception de la réalité. Pour illustrer cette mécaniques diabolique nous allons prendre un exemple concret et répété.

Exemple de l’enfant mis à la crèche

La grande majorité des parents se sont retrouvés dans la situation de mettre pour la première fois son enfant à la crèche ou à l’école. Très souvent la mère a une boule au ventre et se sent mal, si de plus l’enfant n’est pas trop jeune pour comprendre il se met alors à produire des cris déchirants. La situation est particulièrement douloureuse pour les deux êtres. Pour que cette situation ne soit pas vécu comme violente par les parents tout un arsenal idéologique est nécessaire :

  • L’humain au naturel n’est pas bien, la société l’élève au dessus de l’animal qu’il est par défaut. Il en découle que les émotions doivent être maîtrisées et cachées, qu’il faut souvent les renier au profit de règles civilisées.
  • La mère a une tendance naturelle de fusion avec son enfant ce qui est mauvais pour l’enfant, il faut qu’elle accepte de couper le cordon pour rendre son enfant autonome et sociable.
  • Les professionnels de l’enfance travaillent pour le bien des enfants avec une efficacité héritée de la science moderne.

C’est pour ton bien

La violence à l’échelle sociale peut être soutenue par une idéologie mise en place de longue date, mais les violences au quotidien ont aussi leur forme de soutient idéologiques, dont le fameux “c’est pour ton bien”.

Alice Miller a beaucoup écrit au sujet de la violence éducative ordinaire, on pourra lire par exemple le livre “C’est pour ton bien”.

La violence dans les entreprises

Imaginons une personne travaillant 10 ans dans une entreprise qui du jour au lendemain est renvoyée. Si la personne trouve normale qu’elle soit traitée comme un objet alors elle subira une douleur mais ne se sentira pas violenté. Le sentiment de violence vient souvent du fait qu’il nous parait normal d’être partie prenante d’une activité de groupe. Hors les entreprises (non libérées) sont des activités de groupes ou les personnes n’ont pas le droit à être impliquées dans les décisions globales.

La violence interne d’État

Une personne touchant les allocations chômage peut se voir privée de revenu sur une simple lettre non reçue ou encore une erreur des services de l’état. C’est une violence très forte puisque la personne peut se retrouver sans ressources ce qui crée en général de gros dommages. Cette violence est soutenue par une idéologie plaçant le chômeur comme un être très bas dans l’échelle sociale et n’ayant donc pas de droit moral à revendiquer une justice.

La violence externe d’État

Les états soutiennent aisément les dictateurs, que ce soit en reconnaissant le pouvoir en place, en commerçant avec ces états ou en fournissant des armes et autres moyens (directement ou par des pays tiers). Une société réellement libre peut affirmer ses valeurs et choisir ses partenaires en fonctions de ses valeurs, elle peut aussi chercher à libérer les peuples opprimés par des moyens non violents (diffusion d’informations, aide à l’organisation, prélever des taxes sur les échanges commerciaux pour ces pays, taxes qui seront reversées quand il deviendra démocratique etc).

La violence entre cultures

La culture et la religion fournissent des ensembles de valeurs et coutumes qui permettent de créer des relations profitables entre les personnes du groupe. Ces systèmes sont vitaux pour un peuple, c’est pourquoi ils sont défendus avec force. Notre culture occidentale domine le monde et nous n’avons pas beaucoup besoin de nous défendre, de plus elle est assez souple pour intégrer des comportements divers. On peut seulement voir en interne la motivation à défendre notre culture par les citoyens se sentant menacés par les pratiques culturelles étrangères (voile islamique ou mosquées par exemple, et par le passé avec la culture juive).

La culture occidentale est dominée par les États-Unis, qui par la communication (marketing, films), leurs entreprises et leurs interventionnisme militaire affichent ouvertement le désir de suprématie mondiale. D’ailleurs le président états-uniens affirment explicitement le désir de voir les USA diriger le monde.

L’attaque de l’Irak a marqué une étape supplémentaire dans l’attitude dominatrice et face à cela la culture arabe se défend en contre attaquant la culture occidentales avec les moyens du bord (terrorisme). Afin de dénier la violence faite à la culture arabe l’occident nie l’importance du respect des cultures ou s’invente des menaces fantômes (armes de destruction massive en Irak).

Pourquoi la violence ?

La violence externe

La violence externe, entre individus ou groupes, est une forme primitive de sélection permettant d’éliminer les plus faibles. Par exemple le lion attrapera plus facilement les proies malades et ainsi favorisera l’élimination des maladies ou des gênes les moins efficaces. Cette violence parait insupportable pour l’espèce humaine car elle est inefficace par rapport à nos propres systèmes de sélection : par exemple la concurrence commerciale peut remplacer les guerres, ou encore la femme peut choisir son homme sur des critères plus riches que la seule capacité et casser la gueule à ses adversaires.

Nous avons toujours besoin de sélectionner les choses les meilleurs, c’est la base même de toute évolution. Ce qui nous parait violent c’est d’utiliser un système de sélection primitif et destructeur par rapport à la société dans laquelle nous vivons.

La violence interne

Une violence minimisée

Cette violence est souvent affreusement minimisée, par exemple:

  • le nombre de suicides est d’environ 10 000 par an en France soit bien plus que les accidents de la route et énormément plus que les morts par terrorisme. Pourtant les médias n’en parlent pratiquement jamais.
  • L’excès de sel que l’industrie agro-alimentaire incorpore dans les aliments cause énormément de morts mais encore une fois cela n’a presque aucune importance dans les média de masse.
  • Environ 140 femmes par ans sont tuées par leur conjoint en France.

Si on regarde le traitement médiatique de la violence, on peut noter que l’externalité de la violence est un critère primordial (la soudaineté l’est aussi).

Pourquoi cette violence est minimisée ?

La raison est que la violence interne implique des actions demandant des changements, alors que la violence externe concentre les ressources vers l’extérieur et donc distrait l’attention portées sur les problèmes internes. C’est pourquoi tous les pouvoirs (politiques, médiatiques, économiques etc) sont largement motivés pour mettre la violence externe en exergue.

Quel est la fonction de la violence interne ?

La violence interne n’est pas une violence de sélection mais de contrôle. Par exemple un parent va violenter un enfant (claques, menaces d’abandon, moqueries, ignorance etc) non pas pour exercer une sélection parmi ses enfants mais pour le dresser à un certain comportement ou attitude psychologique (dire merci, attitude de soumission etc). C’est la même chose socialement : l’État maltraite les chômeurs pour leur signifier qu’ils sont d’un rang inférieur et qu’ainsi ils n’ont pas le droit moral de se révolter.

Comment échapper à la violence interne ?

Pour sortir des systèmes de contrôles violents il nous faut d’abord comprendre leurs fonctions et avoir une vision globale du système dans lequel nous vivons. Cette connaissance ne s’acquiert pas de la même manière que les connaissances dans les sciences de la matière car la difficulté principale est de sortir de ses propres emprisonnements. Une prison culturelle touche à nos émotions les plus intimes et aux relations avec les personnes les plus proches et au plus tôt de notre vie (éloignement du bébé dans un berceau dès la naissance etc). Cette prison forge notre personne depuis si petit qu’il est difficile de comprendre à quel point la liberté est puissante, bénéfique et apaisante.

Pour aller plus loin voici quelques références, en commençant par les plus faciles.

  • Absolument débordée : roman comique (très marrant!) sur le conditionnement et l’enfermement psychologique.
  • liberté et Cie : Sur des entreprises ne fonctionnant pas sur le principe de violence (les personnes ne sont pas considérées comme des objets).
  • Être et Devenir : documentaire sur une forme non violente d’instruction des enfants
  • Le monde jusqu’à hier : livre sur le mode de vie humain à la base de l’humanité, avec une réflexion sur son évolution vers nos sociétés.
  • C’est pour ton bien : sur le système de reproduction des violences familiales

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