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Des dollars gratuits

Introduction

Nous allons voir comment un bête mécanisme monétaire lié au change permet à un état de s’approprier des richesses sur le dos d’autres états. Nous allons voir pourquoi cela se produit pour le dollar U.S.A. et comment un système de change juste pourrait éviter ce problème.

Exposition du problème

Directement

Si le change global entre deux monnaies est déséquilibré alors une monnaie (la plus demandée) subit une déflation et l’autre une inflation. L’État qui a la monnaie la plus demandée peut alors produire de la monnaie (par exemple en favorisant le crédit) pour compenser la déflation et ainsi s’enrichir sans perte pour ses ressortissant. Par contre les personnes possédant la monnaie en inflation s’appauvriront  simplement parce que d’autres réalisent un change déséquilibré.

Par un exemple

Imaginons deux villages “La Bouse” et “La Crème”. Chacun a sa propre monnaie : “le bouson” et “le crémon”. Chaque village contient 90 habitants et chacun possède 10 000 de la monnaie de son village. Ces villages sont proches de sorte qu’il est possible pour un habitant de réaliser ses échanges économiques dans l’autre village. De plus un bureau de change neutre géré par des bénévoles contient 100 000 de chaque monnaie.

Un jour Mme Lison de La Bouse décide de passer entièrement au crémon, et donc d’échanger ses 10 000 bousons contre 10 000 crémons.  En réalisant cette opération Mme Lison n’a pas l’impression de perturber le système économique. Regardons de plus près: La masse monétaire des deux village est identique (un million) mais maintenant une monnaie est partagée par 101 personnes et l’autre par 99.  Cela engendre une inflation pour le bouson (car il y a un diminution des personnes intéressées par le bouson et donc plus d’argent par personnes et donc une diminution de la rareté du bouson)  et symétriquement une déflation pour le crémon. Il en résulte que les personnes possédant des crémons se retrouverons automatiquement avec un pouvoir d’achat plus grand. Si les villageois de la Bouse s’en aperçoivent ils risquent fort de suivre l’exemple de Mme Lison. Le dernier villageois possédant des bousons n’arrivera pas à les échanger car plus personne ne sera intéressé et perdra donc tout son bien monétaire, quand aux habitant de la Crème ils auront sans rien faire doubler leur fortune monétaire car le million de bonsons est maintenant partagé par 200 personnes. Les habitants de la Crème futés se dirons qu’il y a la une fortune facile à faire et décideront de vanter auprès d’autres villages la puissance et la fortune de la Crème afin que d’autres villages engendre le même mouvement.

Un phénomène bien réel

Quel est la crème de la crème sur notre petite planète ? Ce sont les USA. Ce phénomène est important, car:

Entre 1960 et 1995, le pourcentage de $ fiduciaire à l’étranger a évolué de 40 à 70% (voir “The Location of U.S. Currency: How Much Is Abroad?” graphique page 10 du pdf), cela permet aux U.S.A. de produire un doublement de leur masse monétaire fiduciaire totale sans créer d’inflation, c’est donc comme si on offrait aux U.S.A. l’équivalent de leur masse monétaire en 35 ans, beau cadeau!

Voir aussi:

Où est l’injustice ?

Nous voyons que le comportement apparemment insignifiant de Mme Lison dans l’exemple entraîne un phénomène boule de neige profitant à un village paraissant alors “de gagneurs” sans pour autant qu’il y ait un comportement réellement méritant.

Hors nous avons besoin que les “gagnants” de notre société soient les personnes bénéfiques à notre avenir (et symétriquement pour les “perdants”). À chaque fois que l’on déroge à cette règle de base on compromet la société entière car on pousse des personnes à dépenser leur énergies pour des actions ne construisant pas notre avenir (dans l’exemple ce sera d’asseoir une image de gagneur pour la Crème et de chercher à suivre les gagneurs pour les autres) .

Un principe qui me parait évident est que les règles justes sont celles qui permettent un avenir meilleur à notre société.

Comment corriger cette injustice ?

La monnaie a pour but de représenter une valeur. Tout son intérêt est dans la constance de la valeur représentée.

La monnaie obéit aussi à la loi de l’offre et de la demande, c’est à dire qu’à masse monétaire constante plus de personnes utilisent cette monnaie et plus elle a de valeur (par exemple si je suis seul à utiliser une monnaie alors elle ne vaut rien). Et donc à nombre de personnes constante, plus la masse monétaire est grande et moins la monnaie a de valeur.

On voit donc qu’il faut compenser les fluctuations du nombre d’usager de la monnaie par une fluctuation de la masse monétaire.

Quand une personne veut échanger un montant m d’une monnaie A pour obtenir une monnaie B, cela veut dire qu’il y a soudain une diminution d’usage de  A (et une augmentation d’usage de B). Dans un système stable les conversions de devises s’équilibrent, mais si une devise est en perdition au profit d’une autre alors le change cré une inflation d’une devise et une déflation d’une autre.

Imaginons maintenant que le bureau de change fonctionne ainsi: quand vous voulez échanger du A pour du B, le bureau de change détruit la monnaie A obtenue et cré la monnaie B correspondante. On a alors une compensation parfaite car:

  • Pour A la monnaie étant crée la masse monétaire augmente en fonction de l’usage, il n’y a donc ni inflation ou déflation.
  • Pour B la monnaie étant détruite la masse monétaire diminue en fonction de l’usage (ici réduit), il n’y a donc pas d’inflation.
  • Le bureau de change n’a ni gagné ni perdu car la monnaie crée correspond à la monnaie détruite.

Bon sûr on ne peut pas demander au bureau de change de créer ou détruire de la monnaie fiduciaire, mais s’il s’agit de monnaie scripturale il peut le faire. Donc quand il s’agit de monnaie scripturale il suffit qu’il réalise l’opération de création/destruction sur de la monnaie fiduciaire, l’important étant l’équilibre des masses monétaires.

Remarquons que pour la monnaie scripturale le bureau de change n’a pas besoin de posséder d’argent: il reçoit le montant de la monnaie A sur son compte en monnaie A, réalise le change en détruisant ce montant pour créer un montant équivalent sur son compte en monnaie B qu’il transfert au client.

Pourquoi le change ne fonctionne pas déjà comme ça ?

Le système de change actuel est bien plus simple car il ne demande pas de pouvoir spéciaux (création/destruction), et c’est donc celui qui a été mis en place en premier.

L’inertie sociale est une force bien plus grande que la justice, surtout quand cela profite aux plus forts.

Comment alors peut-on passer à un système plus juste ?

Le dominant s’auto-détruit à long terme car il ne bénéficie plus d’un environnement stimulant l’intelligence (pensez à Trump, lol). Notre système comporte de nombreuses libertés de changement pour peu que l’on comprenne comment il fonctionne. On peut noter par exemple des créations intéressantes allant dans ce sens comme:

De la violence familiale au terrorisme

violence_verbale

Vous vous êtes déjà casser les dents sur la violence, mais je met ma main à couper que vous allez découvrir ici des idées intéressantes sur ce bien sombre sujet.

Dévoiler la violence

La première chose quand on veut commettre des violences répétées est de dénier le caractère violent des agissements. C’est pourquoi nous n’allons pas utiliser la définition commune de la violence qui est très tournée vers les violences légalement interdites (les violences physiques entre sujets). Nous allons donc déjà réfléchir à ce qu’est la violence.

Qu’est-ce que la violence ?

Il est important de ne pas se déconnecter de nos émotions, la notion de violence est très émotionnelle, c’est en se référent à ce sentiment que je trouve la définition suivante:
La violence est une action injuste causant des dommages envers un être.

Le mot “injuste” est important, car par exemple le vieillissement n’est pas considéré comme une violence du fait qu’il est naturel. Le sentiment de justice est très important mais relatif : il dépend des règles morales et intimes qui nous paraissent bonnes, naturelles ou normales.

Comment commettre des violences impunément ?

Pour cela il faut contrôler la notion de ce qui parait juste. La violence peut causer des souffrances immédiates ou différées, cette souffrance fournie une énergie permettant d’agir pour éliminer la cause du problème. Pour que la personne violentée ne retourne pas son énergie contre la cause de l’agression il faut déformer suffisamment la perception de la réalité. Pour illustrer cette mécaniques diabolique nous allons prendre un exemple concret et répété.

Exemple de l’enfant mis à la crèche

La grande majorité des parents se sont retrouvés dans la situation de mettre pour la première fois son enfant à la crèche ou à l’école. Très souvent la mère a une boule au ventre et se sent mal, si de plus l’enfant n’est pas trop jeune pour comprendre il se met alors à produire des cris déchirants. La situation est particulièrement douloureuse pour les deux êtres. Pour que cette situation ne soit pas vécu comme violente par les parents tout un arsenal idéologique est nécessaire :

  • L’humain au naturel n’est pas bien, la société l’élève au dessus de l’animal qu’il est par défaut. Il en découle que les émotions doivent être maîtrisées et cachées, qu’il faut souvent les renier au profit de règles civilisées.
  • La mère a une tendance naturelle de fusion avec son enfant ce qui est mauvais pour l’enfant, il faut qu’elle accepte de couper le cordon pour rendre son enfant autonome et sociable.
  • Les professionnels de l’enfance travaillent pour le bien des enfants avec une efficacité héritée de la science moderne.

C’est pour ton bien

La violence à l’échelle sociale peut être soutenue par une idéologie mise en place de longue date, mais les violences au quotidien ont aussi leur forme de soutient idéologiques, dont le fameux “c’est pour ton bien”.

Alice Miller a beaucoup écrit au sujet de la violence éducative ordinaire, on pourra lire par exemple le livre “C’est pour ton bien”.

La violence dans les entreprises

Imaginons une personne travaillant 10 ans dans une entreprise qui du jour au lendemain est renvoyée. Si la personne trouve normale qu’elle soit traitée comme un objet alors elle subira une douleur mais ne se sentira pas violenté. Le sentiment de violence vient souvent du fait qu’il nous parait normal d’être partie prenante d’une activité de groupe. Hors les entreprises (non libérées) sont des activités de groupes ou les personnes n’ont pas le droit à être impliquées dans les décisions globales.

La violence interne d’État

Une personne touchant les allocations chômage peut se voir privée de revenu sur une simple lettre non reçue ou encore une erreur des services de l’état. C’est une violence très forte puisque la personne peut se retrouver sans ressources ce qui crée en général de gros dommages. Cette violence est soutenue par une idéologie plaçant le chômeur comme un être très bas dans l’échelle sociale et n’ayant donc pas de droit moral à revendiquer une justice.

La violence externe d’État

Les états soutiennent aisément les dictateurs, que ce soit en reconnaissant le pouvoir en place, en commerçant avec ces états ou en fournissant des armes et autres moyens (directement ou par des pays tiers). Une société réellement libre peut affirmer ses valeurs et choisir ses partenaires en fonctions de ses valeurs, elle peut aussi chercher à libérer les peuples opprimés par des moyens non violents (diffusion d’informations, aide à l’organisation, prélever des taxes sur les échanges commerciaux pour ces pays, taxes qui seront reversées quand il deviendra démocratique etc).

La violence entre cultures

La culture et la religion fournissent des ensembles de valeurs et coutumes qui permettent de créer des relations profitables entre les personnes du groupe. Ces systèmes sont vitaux pour un peuple, c’est pourquoi ils sont défendus avec force. Notre culture occidentale domine le monde et nous n’avons pas beaucoup besoin de nous défendre, de plus elle est assez souple pour intégrer des comportements divers. On peut seulement voir en interne la motivation à défendre notre culture par les citoyens se sentant menacés par les pratiques culturelles étrangères (voile islamique ou mosquées par exemple, et par le passé avec la culture juive).

La culture occidentale est dominée par les États-Unis, qui par la communication (marketing, films), leurs entreprises et leurs interventionnisme militaire affichent ouvertement le désir de suprématie mondiale. D’ailleurs le président états-uniens affirment explicitement le désir de voir les USA diriger le monde.

L’attaque de l’Irak a marqué une étape supplémentaire dans l’attitude dominatrice et face à cela la culture arabe se défend en contre attaquant la culture occidentales avec les moyens du bord (terrorisme). Afin de dénier la violence faite à la culture arabe l’occident nie l’importance du respect des cultures ou s’invente des menaces fantômes (armes de destruction massive en Irak).

Pourquoi la violence ?

La violence externe

La violence externe, entre individus ou groupes, est une forme primitive de sélection permettant d’éliminer les plus faibles. Par exemple le lion attrapera plus facilement les proies malades et ainsi favorisera l’élimination des maladies ou des gênes les moins efficaces. Cette violence parait insupportable pour l’espèce humaine car elle est inefficace par rapport à nos propres systèmes de sélection : par exemple la concurrence commerciale peut remplacer les guerres, ou encore la femme peut choisir son homme sur des critères plus riches que la seule capacité et casser la gueule à ses adversaires.

Nous avons toujours besoin de sélectionner les choses les meilleurs, c’est la base même de toute évolution. Ce qui nous parait violent c’est d’utiliser un système de sélection primitif et destructeur par rapport à la société dans laquelle nous vivons.

La violence interne

Une violence minimisée

Cette violence est souvent affreusement minimisée, par exemple:

  • le nombre de suicides est d’environ 10 000 par an en France soit bien plus que les accidents de la route et énormément plus que les morts par terrorisme. Pourtant les médias n’en parlent pratiquement jamais.
  • L’excès de sel que l’industrie agro-alimentaire incorpore dans les aliments cause énormément de morts mais encore une fois cela n’a presque aucune importance dans les média de masse.
  • Environ 140 femmes par ans sont tuées par leur conjoint en France.

Si on regarde le traitement médiatique de la violence, on peut noter que l’externalité de la violence est un critère primordial (la soudaineté l’est aussi).

Pourquoi cette violence est minimisée ?

La raison est que la violence interne implique des actions demandant des changements, alors que la violence externe concentre les ressources vers l’extérieur et donc distrait l’attention portées sur les problèmes internes. C’est pourquoi tous les pouvoirs (politiques, médiatiques, économiques etc) sont largement motivés pour mettre la violence externe en exergue.

Quel est la fonction de la violence interne ?

La violence interne n’est pas une violence de sélection mais de contrôle. Par exemple un parent va violenter un enfant (claques, menaces d’abandon, moqueries, ignorance etc) non pas pour exercer une sélection parmi ses enfants mais pour le dresser à un certain comportement ou attitude psychologique (dire merci, attitude de soumission etc). C’est la même chose socialement : l’État maltraite les chômeurs pour leur signifier qu’ils sont d’un rang inférieur et qu’ainsi ils n’ont pas le droit moral de se révolter.

Comment échapper à la violence interne ?

Pour sortir des systèmes de contrôles violents il nous faut d’abord comprendre leurs fonctions et avoir une vision globale du système dans lequel nous vivons. Cette connaissance ne s’acquiert pas de la même manière que les connaissances dans les sciences de la matière car la difficulté principale est de sortir de ses propres emprisonnements. Une prison culturelle touche à nos émotions les plus intimes et aux relations avec les personnes les plus proches et au plus tôt de notre vie (éloignement du bébé dans un berceau dès la naissance etc). Cette prison forge notre personne depuis si petit qu’il est difficile de comprendre à quel point la liberté est puissante, bénéfique et apaisante.

Pour aller plus loin voici quelques références, en commençant par les plus faciles.

  • Absolument débordée : roman comique (très marrant!) sur le conditionnement et l’enfermement psychologique.
  • liberté et Cie : Sur des entreprises ne fonctionnant pas sur le principe de violence (les personnes ne sont pas considérées comme des objets).
  • Être et Devenir : documentaire sur une forme non violente d’instruction des enfants
  • Le monde jusqu’à hier : livre sur le mode de vie humain à la base de l’humanité, avec une réflexion sur son évolution vers nos sociétés.
  • C’est pour ton bien : sur le système de reproduction des violences familiales

Politique de caniveau : le pouvoir incompris des médias

Présentation

La France choisit ses politiciens par le spectacle de joutes oratoires dans les rings médiatiques. Comment alors espérer une politique qui ne se fasse pas aux gants de boxe ?
Nous allons ici démonter les rouages de cette mécanique infernale, voir qu’il suffit de quelques légers changements pour produire des décideurs politiques de bien meilleur niveau, et voir enfin pourquoi seul un mouvement populaire pourrait amener ces petits changements.

Pour commencer voici une vidéo d’Aequivox mettant en lumière les mécanismes psychologiques des débats politiques :

Cet affrontement est cousu de violence verbale. Pour réfléchir aux mécanismes en jeu imaginons pire : comment fonctionnerait le choix des politiciens …

… si la violence physique était autorisée

Imaginons la scène : un des deux politiciens tape du poing sur la table et déclare d’une voix forte “Vous ne dites que des âneries monsieur alors fermez là!”, l’autre répond “Je t’attends, quand tu veux!”, l’un se lève etc.

Pourrait-on voter pour le candidat qui s’est fait écrasé ?

Dans la mesure où l’on cherche un leader performant, il est très difficile de voter pour celui qui échoue. Nous nous retrouverions donc avec des élus baraqués et bagarreurs, qualités aux antipodes de ce qui est nécessaire pour diriger un pays.

Le choix des citoyens

Les citoyens sont coincés car ils doivent juger sur ce qu’on leur donne et en la matière les médias ont tout pouvoir. Le travail d’un dirigeant politique est principalement de faire des choix sociétaux complexes pour le bien commun, et c’est fort loin de ce sur quoi on les choisit : paraître dominant. On finit alors par se retrouver avec des personnes spécialisées en verbe haut.

Nous étions dans un régime où nous n’avions pas le choix des dirigeants, il était clair que pour que ce soit les citoyens qui choisissent il fallait qu’ils interviennent. Nous avons alors utilisé la forme la plus simple d’intervention : le vote. Mais nous votons sur la base des informations que nous avons et cela a une énorme influence. Si les médias donnaient une vue différente alors notre perception serait différente et les partis politiques s’adapteraient pour présenter les meilleurs candidats possibles suivant ces nouveaux critères.
Actuellement les partis politiques sont, pour espérer gagner, contraints de présenter des candidats adaptés à la vision médiatique. Pour cela ils calquent le système de sélection interne au système médiatique (discours et joutes). Nous avons donc, avant même de pouvoir voter, un choix limité à des champions de la sélection par les médias. Plus le système perdure et plus la concurrence pousse à abandonner des valeurs morales plus hautes au profit des critères de sélection. On se retrouve alors avec des personnes hyperspécialisées dans le domaine (Sarkozy, les Le Pen) et consacrant donc bien peu de ressource pour d’autres valeurs.

Imaginons que nous utilisions notre système de sélection des candidats et de vote pour les différents postes tels que chercheurs, juges, policiers, boulanger, PDG etc. Ne ressentez-vous pas comme un malaise, une impression que toute notre société sombrerait dans le n’importe quoi ? N’est-il pas temps de prendre en main les critères de sélection des politiciens, et donc les types d’informations diffusées sur ces personnes ?

À quoi s’intéressent les téléspectateurs ?

Les médias de masse ont comme premier objectif de faire de l’audimat. Hors un principe de base en pédagogie est de partir des motivations des personnes. Ces deux principes proches sont loin d’être négatifs en eux-même, c’est l’absence d’objectifs – ou pire des pervers – qui peuvent les rendre négatifs. On peut par exemple profiter de l’intérêt pour le stress pour stresser encore plus les personnes sans offrir d’outils de compréhension et de maîtrise, on diffuse alors en priorité les nouvelles dramatiques et des films durs  tout en censurant tout ce qui délivre du stress : films (comme « La Vague »), documentaires (comme « Chroniques de la violence ordinaire »), débats, théâtre forum ou encore téléréalité  (comme « Le Jeu de la mort ») sur la psycho-sociologie du stress. Pour couronner le tout les médias se prétendent neutres et suivant simplement l’audimat, l’appétit des puissances financières pour les médias étant occulté.

Les spectateurs aiment les émotions, les grands enjeux, le concret et la participation.

Notre culture élitiste nous poussent à rejeter ces intérêts vus comme vulgaires. Il serait trop long de détailler la fonction de cette vision culturelle, nous allons apporter ici quelques éléments incitant à penser que ces intérêts peuvent être positifs :

  • Les émotions : le livre “L’Erreur de Descartes” écrit par le neuroscientifique António Damásio montre que les émotions sont capitales dans notre pensée, même celle abstraite.
  • les grands enjeux : il est normal de s’occuper de ce qui est important en premier.
  • le concret : les abstractions n’ont d’intérêt que parce qu’elles débouchent sur des effets concrets. Il est normal de partir du concret comme intérêt de base, c’est en comprenant le fonctionnement du concret que l’on débouche sur des notions plus abstraites.
  • la participation : il est dans la nature humaine d’aimer l’action et de se sentir partie prenante.

Mais ces intérêts peuvent devenirs vains avec des médias superficiels et saturant de stimulations.

Deux voies d’amélioration des médias

Pour aider à choisir les candidats, les médias peuvent s’améliorer dans deux directions:

  • Aider à l’organisation de la réflexion collective :

Le fonctionnement de la réflexion collective actuelle est le suivant : des journalistes et commentateurs donnent leurs opinions, les citoyens discutent un peu entre eux et réfléchissent un peu sur le sujet. Le temps de réflexion personnelle (sans tenir communication ou prise d’information) est infime par rapport au temps d’écoute. Il ne peut donc représenter qu’un poids très faible face au flux régulier d’opinions diffusées. Les médias pourrait apporter des questions et faire participer à la réflexion collective, mais à la place ils apportent des réponses d’autorités (les fameux “experts”).

Les médias pourraient donc grandement aider à la réflexion collective en laissant une grande place aux questions et aux enquêtes dans une forme participative et riche.

  • Offrir une meilleure vision sur les candidats :

Si un mathématicien devait en évaluer un autre il pourrait utiliser divers critères comme lire les théorèmes qu’il a démontrés ou encore discuter avec lui.
Un évaluateur ignorant les mathématiques pourrait facilement utiliser de mauvais critères (par exemple exercices de calcul mental). Pour éviter de se tromper sur les critères le non-mathématicien pourrait simplement vérifier si le travail qu’il a fourni est réutilisé par les autres mathématiciens.
Nous voyons donc que plus l’évaluateur a une vision pertinente et profonde et plus les critères d’évaluation peuvent être détachés des conditions réelles. Il est donc important de fournir des critères d’évaluation adaptés aux évaluateurs.

Le système d’évaluation actuel repose sur des déclarations et des joutes. Pour produire une évaluation efficace le citoyen devrait donc avoir construit ses propres représentations en matière sociale, économique, écologique etc. En pratique les citoyens n’ont pas le temps de devenir des experts dans de multiples domaines et utilisent donc les représentations déjà fournies (et donc fortement influencés par l’enseignement et les médias).

Comment aider à l’organisation de la réflexion collective ?

Voici ici quelques idées sorties de mon imagination :

Ouvrir les questions

Les spectateurs pourraient utiliser internet pour proposer et voter pour les questions à traiter en priorité. Ils s’agirait de questions ouvertes, par exemple “Interdire l’immigration est-il économiquement rentable ?” ou encore “Comment réduire le chômage ?” .

Ouvrir les réponses

À partir des questions à traiter, n’importe quel citoyen ou groupe de citoyens à but non lucratif pourrait proposer une vidéo réponse. Internet serait utilisé pour sélectionner (par vote) les meilleures réponses qui seraient diffusées à la télévision.

“Mon émission”

Un système sur internet permettrait à tout à chacun de décrire une émission télévisée. Par vote les spectateurs choisiraient l’émission préférée. La télévision devrait alors donner les moyens à la personne ayant proposé cette émission pour la réaliser et devrait la diffuser.

“La bonne décision”

Des universitaires n’étant pas liés à des intérêts économiques et toujours différents (actuellement la télévision invite toujours les mêmes, et s’ils sont présentés par leurs titres universitaires ils ont souvent d’autres postes influençant leurs opinions, voir “Les nouveaux chiens de garde”) proposeraient des situations à résoudre à des candidats. Après un temps de réflexion chacun devrait proposer une solution. Les universitaires devraient alors expliquer celle qui marcherait et celles qui ne marcheraient pas, après un temps de débat tout le monde voterait publiquement (y compris les candidats) pour élire la meilleure décision. Les candidats auraient des points si leur solution est choisie mais aussi un peu s’ils ont choisi la solution élue (pour pousser à ne pas juste voter pour soi).

Comment offrir une meilleure vision sur les candidats

Ici aussi quelques idées sorties de mon imagination :

Les candidats en participants spéciaux des émissions de réflexion collective

Pour toutes les émission de réflexion collectives (comme celles décrites ci-dessus) les candidats auraient leurs propres émissions en tant que participant.

Les candidats en télé-réalité

Les décisions politiques sont complexes car elles influencent un système composé lui-même d’un ensemble de systèmes complexes (écologie, société, économie etc). Il est facile de justifier les décisions par quelques arguments, mais la réalité rattrape bien souvent les visions trop simples.

Des associations ou entreprises ayant des problèmes pourraient faire appel à un candidat qui serait suivi par une caméra. Pendant une période fixée (entre une semaine et un mois) il pourrait avoir une influence sur la structure pour résoudre le problème. On pourrait imaginer la tâche insurmontable car nous sommes habitués à des candidats peu performants. Mais si on lit par exemple “Liberté & Cie” (auteurs Isaac Getz et Brian M. Carneyr) on voit qu’il existe des personnes capables de résoudre des problèmes complexes là où d’autres échouent, n’est-ce pas ces personnes qui  devraient être au pouvoir ?

Où est passée la démocratie ?

La société est vivante, et comme l’esprit, elle se perd si on ne l’entretient pas. Certains changements peuvent se faire par le pouvoir, mais quand il s’agit de réorganiser les pouvoirs il ne faut rien attendre d’eux si ce n’est quelques améliorations de leurs conditions de vie.

Le pouvoir de l’influence est énorme, et sans la démocratiser les libertés se délitent. François Guizot, politicien du début de la république, a très bien compris la force de ce pouvoir et comment le contrôler (cherchez “gouvernement des esprits” dans ses mémoires), il est temps de sortir de ce système. S’il est méconnu, ce n’est pas par manque d’importance, mais parce qu’il a eu une importance réelle sur des rouages bien peu nobles.

Comment faire ?

On pourrait s’épuiser à demander de tels changements, au mieux on n’obtiendrait que des versions déformées servant à plomber l’envolée démocratique.

La télévision a un rôle central car elle sert à la cohésion sociale. Notre société fonctionne à base d’autorités (l’autorité des professeurs, des patrons, des politiques, des scientifiques etc). Les médias n’échappent pas à cette organisation et occupent la place d’autorité  informationnelle et culturelle.

Un pas en avant serait de créer une forme proche de cette autorité de l’information, mais basée sur la participation démocratique. Il pourrait s’agir d’un fonctionnement par internet mais avec la même prétention qu’une chaîne de télévision : être une autorité d’influence.

Il ne s’agirait pas d’ un média satellite mais de prétendre au trône! Les armes sont ici celles d’influence. Dire des vérités ou laisser la parole est une influence, il n’est pas nécessaire d’être immoral pour gagner cette guerre. Les médias classiques, par leur soucie du contrôle, son obligés de se répéter inlassablement pour ne pas risquer d’émanciper : émissions différées, toujours les mêmes présentateurs, “experts”, idées, émissions etc. En 40 ans de télévision il n’y a guère eu que “Droit de réponse” comme émission un peu libre (en direct et débats réellement ouverts sur la société), la reprise de la chaîne par Bouygues y a mis fin. En créant un média ouvert on apporte une grande richesse.

Youtube, les médias et la cohérence

Youtube est une vaste bibliothèque ouverte de vidéo, une télévision du pouvoir économique ou politique impose un contenu correspondant à la vision de ce pouvoir, une télévision participative impose un contenu correspondant à son système participatif et aux spectateurs.

Notre société a besoin de cohérence pour prendre des décisions et aller dans le même sens. Le niveau zéro de la cohérence est un système purement autoritaire, le niveau un est un système autoritaire avec élection des autorités politiques et législatives, mais toujours purement autoritaire pour l’économie (sauf les entreprises libérées) et les médias. Passons au niveau deux : on remplace l’autorité d’influence culturelle et informationnelle par des médias participatifs.

Comment garder une cohérence tout en étant participatif ?

Si le média participatif aboutit à un patchwork d’opinions et de styles on a alors un reflet de la société, ce que propose déjà Youtube. Il n’y a d’intérêt dans un tel média que s’il favorise la mise en cohérence des différentes opinions. Ainsi on passe d’une société où la cohérence des idées provient de l’influence d’autorités (médias, enseignement etc) à une société où la cohérence provient d’une réflexion collective.

Cela peut sembler difficile à atteindre car notre culture est élitiste, mais il s’agit justement d’aller vers un système social où le plaisir de l’aventure, de la recherche de vérité et de la participation est mis en avant plutôt que celui de la fuite dans les loisirs et le tittytainment.

Le double langage de l’éducation nationale

Nous passons une grande partie de notre enfance à l’école. Nous avons appris que l’école nous permet de nous instruire, ce qui ouvre notre esprit et nous permet d’acquérir des compétences pour travailler plus tard.

Regardons les affirmations suivantes:

D’autre part, les gouvernements qui ont mis en place des systèmes, généralement publics, d’enseignement universel, les ont plutôt conçus comme des moyens de contrôle d’une population dont l’insuffisance de l’instruction et le manque d’adhésion aux idéologies d’Etat risquaient à terme d’affaiblir le pouvoir des classes dirigeantes.

ainsi que celle-ci:

Mais si, pour le progrès comme pour le bon ordre dans la société, un
certain gouvernement des esprits est toujours nécessaire, les conditions
et les moyens de ce gouvernement ne sont pas toujours ni partout les
mêmes; de notre temps, ils ont grandement changé.
L’Église avait seule jadis le gouvernement des esprits. Elle possédait à la
fois l’autorité morale et la suprématie intellectuelle. Elle était chargée de
nourrir les intelligences comme de régler les âmes, et la science était son
domaine presque aussi exclusivement que la foi.

Mais précisément parce qu’elles sont maintenant plus laïques, plus
puissantes et plus libres que jadis, l’intelligence et la science ne
sauraient rester en dehors du gouvernement de la société. Qui dit
gouvernement ne dit pas nécessairement autorité positive et directe:
«l’influence n’est pas le gouvernement,» disait Washington, et dans
l’ordre politique il avait raison; l’influence n’y saurait suffire; il y faut
l’action directe et promptement efficace. Il en est autrement dans l’ordre
intellectuel; quand il s’agit des esprits, c’est surtout par l’influence que le
gouvernement doit s’exercer. Deux faits, à mon sens, sont ici nécessaires:
l’un, que les forces vouées aux travaux intellectuels, les supériorités
lettrées et savantes soient attirées vers le gouvernement, librement
groupées autour de lui et amenées à vivre avec lui en rapport naturel et
habituel; l’autre, que le gouvernement ne reste pas étranger au
développement moral des générations successives, et qu’à mesure
qu’elles paraissent sur la scène il puisse établir des liens intimes entre
elles et l’État au sein duquel Dieu les fait naître. De grands
établissements scientifiques et de grands établissements d’instruction
publique soutenus par les grands pouvoirs publics, c’est la part légitime
et nécessaire du gouvernement civil dans l’ordre intellectuel.

On pourrait croire ces deux textes écrits par des sortes de rebelles car les deux voient dans l’école une fonction importante de L’État de “gouverner les esprits”. En fait la première citation est tirée de “Les effets de l’éducation” qui est un rapport de recherche sur l’éducation commandé par l’éducation nationale (qui a créé le Piref à cet effet, puis l’a détruit). La seconde citation est tirée des mémoires de François Guizot qui est le politique qui a mis en place l’éducation nationale de la république (lire le livre “Comment l’École devint une affaire d’État” de Christian Nique).

Quel est cette idéologie que l’État nous inculque et comment s’y prend-il pour que nous n’ayons pas conscience de ce gouvernement des esprits ? Pour mieux le voir nous allons comparer les écoles classiques à d’autres formes d’instructions:

Dans les formes d’instructions décrites ci-dessus nous pouvons constater que l’enfant n’est plus un simple sujet devant obéir à un professeur, il devient actif, il interagit avec les autres, il est responsable de projets. Beaucoup d’enfants souffrent à l’école du fait de cette obligation à la passivité: écouter et écouter encore. Un adolescent m’a dit un jour “Encore heureux qu’il y a bientôt les vacances je suis fatigué”, je lui répond qu’il est souvent assis sur une chaise et que ce n’est pas fatiguant l’école, il me répond “Mais je passe mon temps à devoir rester assis et à  écouter, c’est fatiguant.”. Avec la pédagogie traditionnelle les professeurs s’usent à forcer les élèves à écouter et les élèves s’usent à rester passivement à écouter. En discutant avec une inspectrice de l’éducation nationale (les personnes qui contrôlent et notent les professeurs), celle-ci a finit par dire que beaucoup de connaissances sont oubliées par les élèves mais que ce qui est important est l’apprentissage du travail lui-même. On rejoint bien là la gouvernance des esprits: apprendre à être passif et à obéir, savoir que l’on oubliera beaucoup de ces connaissances, mais obéir quand même simplement parce que l’autorité nous le demande.

Cet apprentissage (ou plutôt dressage) est nécessaire car l’enfant au naturel est curieux, inventif,  cherche à créer des projets, veut découvrir son entourage et interagir avec lui. Un enfant continuant à garder ces qualités devient plus tard une personne capable de s’impliquer en profondeur dans la société ou dans une entreprise, voir ses travers et agir pour les changer. Ces qualités sont bonnes pour la société, mais mauvaises pour la classe dominante.

Notre univers et … la machinerie en dessous

Présentation

Notre univers est vu, par définition, comme quelque chose de fermé. Wikepedia et le dictionnaire nous dit « L’Univers est l’ensemble de tout ce qui existe ». On peut donc difficilement imaginer avoir des informations sur quelque chose en dehors de l’univers car alors cette chose, par définition, n’existe pas.

Cette définition de l’univers n’est pas très logique car elle repose sur la notion d’existence qui repose sur la notion de réalité qui repose sur la notion d’existence (voir des définitions dans les dictionnaires). Donc on tourne en rond. De plus il faudrait distinguer l’existence physique de l’existence mathématique (« 2 » existe-t-il ? ).

Les scientifiques se représentent plutôt l’univers comme un ensemble de données, de même qu’une vidéo est un ensemble de données. Et les découvertes du dernier siècle nous montrent que cet ensemble de données à toute les chances de pouvoir être assimilé à un ensemble fini de nombres finis. On pourrait penser que ce n’est pas une vision très poétique, mais ces données sont les lettres d’un livre d’une grande poésie.

Nous sommes donc dans un ensemble de données, et on pourrait s’y croire enfermés. Mais nous allons voir dans cet article une des fenêtre vers l’extérieur.

Les lois sur ces données

Regardons notre univers comme on regarderait un film. Nous nous apercevons souvent que l’on peut deviner la suite du film juste en connaissant le début. Il en est de même pour notre univers. Par exemple quand nous lâchons une pomme nous devinons la suite : la pomme va chuter. C’est que ce film qu’est notre univers possède des lois. C’est à dire que dans un certain langage nous pouvons exprimer des vérités toujours vérifiées par notre univers (tel que la lois de la gravité).

Au cours du siècle passé nous avons fait une grande découverte : les lois, ces vérités sur notre univers, ne nous permettent pas de déduire complètement le futur, même avec une puissance infinie de calcul et une connaissance infinie du présent. C’est que notre univers semble très fréquemment choisir certaines données « au hasard ». Nous allons voir que la structure de ce « hasard » va nous permettre de regarder la machinerie en dessous de notre univers.

De l’influence du calcul sur un observateur pris au hasard

Par définition, quand nous calculons quelque chose, peut importe la manière de calculer, si nous suivons les règles logiques nous aboutissons au même résultat. Par exemple nous pouvons calculer mathématiquement de beaucoup de manière 37+5 ( par exemple « 37+1+1+1+1+1» ou « 30+(7+5) » etc) mais dans tous les cas nous tombons sur le même nombre 42.

Mais nous allons voir que du point de vue de l’observateur intérieur, la manière de calculer notre univers n’est pas indifférente.

Exemple simple

Imaginons un univers où la lumière pourrait n’avoir que deux couleurs : rouge ou bleu. De plus les lois de cet univers déterminent tout sauf une chose : quand un photon (une particule de lumière) est émis il a une chance sur deux d’être rouge.

Univers unique : Imaginons avoir un ordinateur assez puissant pour calculer petit à petit l’évolution de cet univers, il faudrait alors à chaque émission de photon choisir une couleur au hasard : rouge ou bleu. Un observateur dans cet univers verrait alors tout en rouge et bleu car il y aurait grosso modo autant de photons rouges que de photons bleus.

Copie unique : Maintenant si nous voulons calculer non pas l’évolution d’un seul univers mais de tous. Nous pouvons adopter la stratégie d’avoir une liste d’univers à calculer en parallèle et qu’à chaque émission de photon nous dédoublons les données de l’univers avec pour l’un un photo rouge et pour l’autre un photon bleu. Dans ce cas, si nous prenons un univers au hasard nous aurons, comme dans le cas de l’univers unique, de grande chances de tomber sur un univers ayant grosso modo autant de photons rouges que bleus. Mais nous savons que parmi ces univers il en existe un qui n’aura que des photons rouges.

Copie multiples : Si nous calculons les univers comme dans le cas de la copie unique mais qu’au lieu de faire une copie à chaque choix de la couleur d’un photon nous faisons 10 copies de l’univers avec le photon rouge et une copie de l’univers avec le photon bleu. Dans ce cas, si nous prenons un univers au hasard, nous pourrons constater qu’il y aura grosso modo un rapport de 10 entre les photons rouges et les bleus. Du point de vue mathématique nous n’avons rien changé à l’ensemble des univers possibles, seulement nous avons rendu les univers avec des photons rouges bien plus nombreux. Maintenant prenons un univers U au hasard et un observateur à l’intérieur de U : dans la plupart des cas les univers ont une proportion grosso modo de dix rouges pour un bleu, donc un observateur dans U pensera très très probablement que les lois du hasard font qu’il y a en moyenne 10 photons rouges pour un bleu. U est un univers commun dans notre mode de calcul mais il est un univers très spécial dans le cas de la « copie unique ».

Hors nous sommes très probablement dans une galaxie moyenne dans un univers moyen. Et puisque nous sommes très probablement dans un univers moyen, nous pouvons alors constater que suivant la méthode de calcul de notre univers, nous n’observons pas forcément les mêmes choses. Nous pourrions arguer que notre univers ne repose sur rien et n’est pas « calculé », mais alors pourquoi cette vision serait vrai, la logique ne s’appliquerait pas à cette assertion, n’y a-t-il rien à chercher sur la question ? C’est en cherchant que l’on comprend, alors à l’aventure …

Calculer logique d’un univers

Maintenant que la méthode de calcul des univers nous paraît intéressante pour comprendre notre univers, nous allons voir une méthode de calcul à la fois très logique mais peu utilisée en informatique. Nous verrons plus loin que cette méthode semble expliquer simplement des phénomènes (dualité onde-corpuscules) qui nous semble étranges.

Prenons des lois de calcul d’un univers calculable incluant des choix libres (tel que dans notre exemple simple le choix du photo rouge ou bleu ou encore pour notre univers le choix du spin).

Nous allons stocker les données sur un instant donné de l’univers sous forme d’une unique phrase mathématique. Cette phrase est de la forme « p1 ? p2 … ? pn » où « ? » est le « et » mathématique et où les pk sont des phrases mathématiques représentant par exemple l’état complet d’une particule.

Par exemple si un photon se caractérise par 5 paramètres alors la description d’un photon se fera par disons « P(a,b,c,d,e) » où a,b,c,d,e seront les paramètres et où « P(a,b,c,d,e) » signifie « il existe un photon ayant les caractéristiques a,b,c,d,e ». Jusque là nous pourrions imaginer que cette méthode de représentation des données est un peu lourde car on pourrait simplement stocker la liste des photons dans un tableau et ainsi de suite pour chaque particule. Nous allons voir plus loin l’intérêt d’utiliser des phrases mathématiques. Nous calculerons l’univers par étape : pour passer à l’instant donné suivant nous calculons les nouveau paramètres des particules au temps suivant en parcourant les particules une par une.

Imaginons qu’un phénomène nous laisse le choix entre deux valeurs e et f pour le dernier paramètre du photons et que les autres paramètres sont a,b,c,d. Alors plutôt que de dédoubler toutes les données nous utilisons la phrase « P(a,b,c,d,e) ? P(a,b,c,d,f) » où « ? » signifie le « ou » mathématique. Nous allons voir qu’avec ce système de représentation de l’univers nous pourrons calculer tous les univers possibles en une seule phrase mathématique.

Si maintenant les deux possibilités de ce photon interagissent avec une particule qui était représentée par la vérité « Q(x) ». Alors le photon disparaît et la particule Q(x) peut se représenter par Q(y) (cas où la particule a interagit avec P(a,b,c,d,e) ) ou Q(z) (cas où la particule a interagit avec P(a,b,c,d,f) ). Nous pourrons représenter cette vérité par « Q(y)  ? Q(z) »

Si maintenant dans les deux cas Q(y) et Q(z) interagissent et se divisent en deux particules du même type, nous aurons alors la vérité « ( Q(s) ? Q(t) ) ? ( Q(u) ? Q(v) ) ». Pour calculer l’état suivant de la particule Q(v) il suffit de tenir compte de la particule Q(u) et des particules décrite dans le « et » global. Si maintenant au temps suivant la particule Q(v) se dédouble alors que les autres n’ont pas de changement alors on pourra décrire cette nouvelle vérité par « ( Q(s2) ? Q(t2) ) ? ( (Q(u2) ? ( Q(v2) ? Q(w2) ) ) »

Mais comment calculer les interactions éventuelles entre « Q(y)  ? Q(z) » et le reste de l’univers ? Il suffit de calculer les interactions entre Q(y) et le reste de l’univers, puis Q(z) et le reste de l’univers, puis d’écrire le résultat des deux vérités obtenue sous forme d’un « ou ».

Si par exemple on a « Q(y)  ? Q(z) » et « Q(a)  ? Q(b) » et que Q(y) interagit avec Q(a) pour donner Q(ya) et pareil dans les quatre cas. Alors nous obtiendrons « Q(ya) ? Q(yb)  ? Q(za)  ? Q(zb) ».

Nous voyons que dans le cas où les particules Q(y) et Q(z) ont de nombreuses interactions on peut obtenir un « ou » où chaque membre comprend énormément de « et » (c’est ce que l’on nome en physique la décohérence quantique).

Cette méthode de calcul permet de calculer en une seule phrase mathématique tout un ensemble d’univers sans pour autant dédoubler les données à chaque fois qu’un choix est opéré. Si l’on voulait obtenir une description distinctes des différentes univers il nous suffirait de distribuer les « ou » suivant la règle logique « (x?y)?z = (x?z)?(y?z) » (voir « forme normale disjonctive » http://fr.wikipedia.org/wiki/Forme_normale_disjonctive ).

Simplification logique des calculs des univers

Jusque là nous avons aperçu une méthode de calcul des univers. Nous allons voir maintenant une simplification de calcul engendrant un phénomène similaire à l’abondance des photons rouges dans notre exemple simple.

Imaginons une particule sous deux états possibles : « Q(a) ? Q(b) ». Si ces deux possibilité interagissent et que le résultat de l’interaction est « Q(c) ? Q(d) » avec c=d (appelé en physique effet de gomme quantique), alors nous pouvons simplifier la phrase mathématique et la remplacer par « Q(c) ». Nous appellerons cette simplification la « contraction des ou ».

Cette simplification est neutre du point de vue de l’ensemble des univers calculés car nous ne réduisons pas l’ensemble mathématique des univers. Mais elle n’est pas neutre du point de vue de la répartition des univers car nous avons supprimer des doublons.

Prenons maintenant un observateur à un temps t1. On peut assimiler un observateur à une phrase mathématique de la forme « o1? o2 … ?on » où les « ok » représentent l’état d’une particule (nous nous voyons comme ayant des particules ayant des états superposés mais ici on ne prendre pour simplifier que l’un de ces états pour chaque particule). Imaginons que l’observateur observe une expérience physique où des particules impressionnent une plaque photographique et où ‘effet de gomme quantique lors de l’impression de la plaque est fréquent dans certaines zone de la plaque et peu nombreux dans d’autres zones. Par exemple, pour une particule à 4 états « Q(a) ? Q(b) ? Q(c) ? Q(d)», l’impression de la plaque engendrera les états R(a2) pour l’effet de Q(a), … R(d2) pour l’effet de Q(d) et où c2=d2. On pourra représenter le résultat au temps suivant par « R(a2) ? R(b2) ? R(c2) ».

Prenons le même observateur plus tard observant le résultat de l’interaction de la particule. Nous avons alors le choix entre 3 observateurs : celui voyant le résultat R(a2), celui voyant R(b2) et celui voyant R(c2). Donc un observateur pris au hasard aura 1 chance sur 3 de voir R(a2) ou R(b2) ou R(c2). Comme R(c2) se trouve dans une zone de gomme quantique et R(a2) et R(b2) dans une zone de non gomme quantique, l’observateur aura deux fois plus de chance de voir des résultats d’interaction dans les zones de non gomme quantique.

Si nous n’avions pas fait de contraction de « ou », alors l’observateur aurait eu la même probabilité de voir une interaction dans une zone de gomme quantique que dans une zone de non gomme quantique.

 

Cleveland contre Wall Street ou pourquoi les crises vont continuer


Dans le documentaire «  Cleveland contre Wall Street » on voit un procès qui n’aura pas lieu : La ville de Cleveland (U.S.A.) durement touchée par la crise des subprimes, intente un procès contre plus de vingt banques pour leurs responsabilités dans le désastre des milliers de familles expropriées. Le procès n’aura pas lieu, le juge ne voyant pas de lien entre les expulsions et le comportement des banques. Alors un cinéaste a créer un procès non légal avec les vrais protagonistes, d’où le documentaire. Le mécanisme mettant à jour la responsabilité des banques et de l’état est pourtant simple :

  • La monnaie scripturale forme l’essentiel de la masse monétaire, très loin devant les billets et les pièces.
  • L’argent que nous déposons gentiment à la banque est un prêt envers la banque garantit par l’état : la banque joue avec cet argent et l’état garantit le remboursement si la banque fait faillite.
  • En contre partie de cette garantie, les banques ont des règles permettant d’éviter la faillite.
  • La puissance des lobbies financiers a permit de modifier les lois pour assouplir les règles tout en gardant la garantie.
  • Cet assouplissement des règles a permis aux banques de prêter sans garantie réelle : les actionnaires des banques engrangent les intérêts sur les prêts et quand les banques sont au bord de la faillite l’état rembourse.
  • Les pauvres échangent de l’argent rapide contre un avenir impossible car le taux est trop fort pour qu’il y ait de bonnes chances de pouvoir tout rembourser.
  • Le gouvernement est bénéficiaire à court terme : le système permet d’injecter de l’argent dans l’économie et de créer une embellie économique fictive, le temps d’un mandat ou deux.

Tout ce système s’appuie sur la confiance envers les gouvernants et les banques et plus généralement le « système ». Nous déléguons notre responsabilité envers notre avenir et celui de nos enfants à quelques personnes que nous ne connaissons même pas. Ce fonctionnement repose sur une organisation matérielle et spirituelle simpliste : la hiérarchie. Il nous a fallu du temps pour comprendre que le monarchisme était devenu inappropriée. Nous constatons actuellement des dysfonctionnement mais comme nos ancêtres nous avons du mal à remettre en question notre fonctionnement car l’organisation sociale est liée à l’organisation de notre esprit : l’esprit de hiérarchie est ancré en nous en profondeur et depuis très jeune. Par exemple nous avons été habitués dès l’enfance à prendre très peu d’initiatives et à nous cantonner dans les domaines et comportements autorisés : nous sommes devenus des élèves obéissants mais de mauvais responsables. Tant que l’esprit de soumission nous poussera à ne pas nous prendre en main la société aura un comportement stupide.