La publicité ou l’égémonie de l’idéologie dominante

En se promenant en ville on peut constater une grande uniformité des couleurs et des bâtiments. Ce n’est pas un hasard, les habitants sont légalement obligés de donner aux façades un aspect précis, seules certaines couleurs sont autorisées, pas de message, pas d’image. On pourrait croire l’argumentation soutenant ces règles légales: il faut harmoniser les habitations pour que ça ne soit pas trop moches. Mais alors pourquoi ne pas harmoniser les habits comme le faisait la chine ? Pourquoi l’uniformité serait moins moche que la diversité ?

Quand il s’agit de diffuser l’opinion dominante, là, il n’est plus question d’esthétique par l’uniformisation et notre champs visuel devient envahi de publicités: métro, tramway, bus, voies publiques. Là le discourt dominant est l’apport d’originalité, de couleurs etc.


On pourrait penser que la publicité ne diffuse pas une opinion tellement on baigne dedans, tellement on manque de contraste. Et pourtant, les publicités poussent à ne pas réfléchir, elles sont manipulatrices et donc traduisent du mépris pour les personnes. Mépriser une personne en cherchant à la manipuler c’est diffuser une opinion: on veut que vous soyez bêtes pour pouvoir vous contrôler. En contrôlant la communication pour ne laisser place dans nos villes qu’à des messages de manipulation l’idéologie dominante diffuse ce message: nous avons le pouvoir, nous contrôlons votre vie et nous voulons que vous soyez bêtes.

Nous communiquons par notre aspect et l’aspect de nos objets (dont nos habits et nos habitations). Notre communication est quelque chose d’intime et donc de très important. Porter atteinte à cette intimité est un symbole fort de possession de la personne par la société. C’est pourquoi les groupes à forte hiérarchie (militaires, entreprises etc) contrôlent fortement l’aspect des personnes.

Pour moi il est clair que le contrôle actuel de l’aspect visuel des habitations est simplement un contrôles des individus qui nous paraîtra un jour aussi monstrueux que le contrôle vestimentaire qui sévissait en Chine.

Ma vie rêvée en tribu

Introduction

Ce texte a pour but d’expliquer pourquoi et comment j’ai envie de vivre en tribu. J’exprime mes envies, et non un minumum nécessaire. Je vais partir de mes besoins les plus profonds pour aller petit à petit vers les aspects pratiques. Je pars de mes besoins profonds/animaux car je ressens que la vie est bien faite et qu’il n’y a pas d’opposition profonde entre ses propres besoins et les besoins de son environnement.

Mes besoins

Comme tout animal je suis motivé par des instincts: manger, dormir, protection de ma progéniture, sexualité etc.
Comme tout animal social je suis motivé par des instincts sociaux: j’aime être avec d’autres humains, j’aime donner des marques d’affection et en recevoir, j’aime exprimer mes émotions et ressentir celles des autres, j’aime vivre en groupe etc.
Comme tout humain j’ai besoin de satisfaire les instincts très développés chez l’esprit humain: la curiosité/le goût de l’exploration, le besoin d’harmonie/cohérence.

Un peu en pratique

En tant qu’animal social j’ai un besoin fort de vivre dans une tribu. Je vois cette tribu comme un organisme vivant en lui-même: une tribu a des moyens d’actions matériel et aussi un esprit.

Pour réaliser mes besoins matériels (nourriture, sécurité physique, chauffage etc) j’ai besoin d’être dans un groupe où je peux participer efficacement à la réalisation de ces besoins. Je veux pouvoir me sentir en sécurité par rapport à mes besoins impérieux (manger etc) et je peux être souple à court terme sur mes besoins à plus long terme.

J’ai besoin que cet esprit collectif soit bon pour la tribu, il faut donc qu’il ait une bonne manière de penser:

  • que les pensées individuelles (émotions, raisonnement, faits etc) puissent circuler
  • que les pensées individuelles puissent interagir pour former une pensée collective. Comme toute pensée une pensée collective doit pouvoir:
    • Pour motiver ses actions: avoir des émotions. Par exemple une tribu pourra évaluer son enthousiasme pour un projet avant de décider de s’y lancer ou non. Ou encore une tribu pourra évaluer son bien être pour savoir à quel point elle a besoin de se concentrer sur les problèmes à résoudre. De même qu’il est bon de penser à ses émotions pour un individu, il est bon de le faire pour la tribu entière.
    • Pour prendre des décisions : faire des choix. Il faut donc faire des hypothèses, les évaluer, imaginer l’avenir etc.
    • Pour faire des choix il faut pouvoir établir des vérités (faits, représentation du monde etc). Une tribu peut avoir besoin d’établir des vérités, et donc avoir un processus pour cela. Par exemple la tribu peut chercher à savoir si l’eau d’un puits est potable et déterminer qu’elle n’est pas potable. Sauf à remettre en cause cette vérité, la tribu n’a alors plus besoin de prendre en compte l’hypothèse d’un puits d’eau potable.
      Ce processus d’établissement de vérité se passe aussi dans l’esprit des personnes: cela permet de réfléchir sans prendre en compte des milliards d’hypothèses. Comme pour l’esprit d’un individu, il est important pour la tribu de pouvoir réévaluer les vérités établies et aussi rester dans le flou s’il n’y a pas de besoin d’établir une vérité.
      Ces vérités de tribu n’empêchent pas chaque individu d’avoir ses propres vérités, mais l’individu sait qu’il y a des moments dans la tribus pour réfléchir sur l’une de ses vérités, et d’autres moments où il est bon de raisonner à partir des vérités de la tribus.
      Dans les groupes où ce processus n’existe pas on voit souvent des individus faire du lobbying permanent pour soutenir ses vérités, au détriment de la prise de décision. Dans les groupes où le besoin de vérités communes est forte (comme une nation), on assiste souvent à un “gouvernement des esprits” (école, mass-média etc) autoritaire (Voir “Mémoires pour servir à l’Histoire de mon temps” de François Guizot, Tome 3, voir http://www.gutenberg.org/cache/epub/15433/pg15433.html et chercher “gouvernement des esprits”).
    • Pouvoir gérer les situations de stress. Dans un groupe, le mécanisme habituel de prise de décision en cas de stress est basé sur la hiérarchie: un individu dominant parle plus fort et édicte ce qu’il faut faire. Dans une situation de stress, si le groupe n’arrive plus à utiliser ses processus habituels (par manque de temps ou autre) alors on retombe dans les mécanismes habituels si l’on n’a rien prévu d’autre. Je trouve bon et sécurisant de prévoir diverses versions simplifiées plus ou moins rapides des processus de décision et de ne pas se baser sur une hiérarchie.
  • que l’organisation de la pensée soit une recherche du bien-être individuel et collectif

Les décisions de la tribu sur l’organisation sont très importantes et concernent tout le monde, c’est pourquoi je trouve très important que toutes les personnes de la tribu puissent être conscientes en profondeur de l’organisation pour pouvoir imaginer des changements possibles et les insuffler.

J’ai besoin de rechercher l’harmonie: je souhaite vivre dans un lieu beau, où l’organisation de la tribu est belle, j’ai besoin de passer du temps pour rechercher cette beauté. Une belle organisation de la tribu demande à ce que j’adhère profondément (par choix hein) à son mode de fonctionnement, plutôt que de ressentir des règles en contrainte.

J’ai besoin de passer du temps pour explorer, créer, satisfaire ma curiosité et mes rêves.

Plus en pratique

Sur les personnes

Sur l’entrée de nouvelles personnes

Les personnes ont une grande importance dans ce qu’est la tribu. C’est pourquoi le fait d’inviter à intégrer la tribu une personne plutôt qu’une autre est un pouvoir important. C’est pourquoi je trouve très important que ce pouvoir soit équilibré entre les membres de la tribu.

Sur la diversité des âges

L’idéal est une tribu qui a une pyramide des âges peu changeante dans le temps, ainsi elle n’est pas déséquilibrée au cours des années.

Sur la diversité culturelle

Pour moi une tribu idéale est attirante pour l’extérieur et peut intégrer toute personne: autoritaire, non-autoritaire etc. Une personne autoritaire pourrait évoluer au contact de la tribu. Plus une tribu est forte et plus elle peut comprendre, dialoguer, s’adapter. Je trouve très enrichissant la recherche de dialogue avec des personnes éloignées de ma manière de pensée, c’est pour moi une énigme à résoudre, un jeu de piste qui pousse à explorer l’esprit humain. Mais présumer de ses forces est dangereux. Je trouve sain de rechercher une petite diversité culturelle au début et de chercher à l’élargir progressivement par la suite.

Sur les comportements des personnes

Pour la recherche et l’acceptation des personnes, je trouve bon que la tribu détermine ce qu’elle souhaite comme profil culturel. Par exemple: personne pratiquant la CNV etc. Mais je trouve que ce profil culturel ne doit pas être une norme à suivre pour les personnes faisant parti de la tribu car c’est une liberté intime que de penser ce que l’on veut.

Une valeur morale est une règle souvent associée à une punition (qui peut être une réprimande, menace de mise à l’écart etc). Pour moi les valeurs morales sont un pis-aller. Je pense qu’à long terme on peut toujours remplacer une valeur morale par une meilleure compréhension et organisation. Par exemple pour une personne qui ne veut pas discuter, à la place de faire une pression morale on peut toujours proposer pour rétablir le dialogue:

  • un médiateur
  • d’écouter sans parler
  • un rdv pour discuter après une période déterminée de non dialogue
  • de dialoguer par texte, mime, etc

Sur l’organisation

Les lieux

J’ai envie que la tribu puisse manger ensemble si elle le souhaite, qu’elle ait des espaces communs tels que bibliothèque, bureau, salle de jeux, atelier bricolage.

Sur les réunions

Je trouve bien d’avoir une réunion chaque soir pour faire le bilan de la journée et réfléchir à l’organisation des journées suivantes. Souvent dans les rencontres non-sco que je fais on ne fait pas ça et à la fin de la rencontre je m’aperçois que ça a manqué: des problèmes qui ont couvé plutôt que d’être gérés en groupe, un manque d’échange dans l’organisation etc.

Je trouve bien d’avoir des réunions cherchant à fonctionner comme un esprit (l’esprit de la tribu). Je trouve qu’une bonne base est l’organisation en cercle sociocratique.

Sur l’écologie

Dans “écologie” je comprend l’idée qu’une planète ou un lieu un peu grand est lui même un organisme vivant qui a donc besoin de différents éléments, d’un certain équilibre, et qui peut mourir s’il est trop agressé. Je n’ai pas d’idée spéciale sur l’écologie, simplement j’aime certaines choses et donc je veux y faire attention. Je me décide au coup par coup suivant les circonstances et donc chacune de mes décisions tient compte de la santé de mon environnement.
On ne peut pas réellement et durablement protéger et choyer son environnement si on a l’impression de ne pas pouvoir se protéger et choyer soi-même. C’est pourquoi je ne vois qu’une réelle issue à notre déchéance environnementale: c’est un changement culturel profond permettant aux personnes de réconcilier la recherche du bien-être individuel et la recherche du bien-être collectif.

Sécurité: Des règles fixées

Introduction

Les règles que je décris ci-dessous sont à la tribu ce que les réflexes sont à l’humain: un système qui ne reflète pas l’esprit mais qui offre une sécurité nous permettant d’être plus sereins dans nos explorations.

Sur la sécurité matérielle

Pour assurer au mieux la sécurité matérielle des individus, je souhaite fortement un cadre juridique qui assure de pouvoir récupérer au mieux l’argent engagé dans un délai raisonnable pour les deux partis.

Les règles de base

Certaines règles influencent fortement les autres règles, elles ont donc une grande importance.
Par exemple une société qui laisse un pouvoir médiatique fort aux mains d’un clan laisse alors beaucoup de pouvoir à ce clan, suffisamment pour qu’il ait le pouvoir de défendre et augmenter son pouvoir. On voit donc que les règles sur la communication dans la société sont des règles très importantes.
Un autre exemple : si la tribu adopte la règle comme quoi les décisions importantes doivent se prendre à l’unanimité, alors il n’est pas possible de revenir à une autre règle à moins d’avoir l’unanimité. Cette règle s’influence donc elle-même puisqu’elle favorise sa fixité.

Je trouve très important d’avoir un système qui permette de changer les règles de base sans que ces règles interfèrent dans ces changements.

Exemple de règle fixe:

Une règle peut être adoptée suivant les conditions suivantes:

  • Le texte est adopté par vote à bulletin secret, à la majorité simple des membres plus une voix.
  • Le texte de la règle proposée doit être fourni à tous les membres au moins un mois avant le vote.
  • Un vote ne peux avoir lieu qu’au moins six mois après le dernier vote.
  • Au cas où plusieurs règles sont proposées, un vote est organisé pour choisir la règle qui sera sujette au vote.

Cette règle est un garde fou, un système de secours (d’où le délai de 6 mois), l’utiliser est signe d’un problème.
C’est une sécurité qui permet de se rétablir d’une situation bloquée. Avec une telle sécurité on peut plus facilement se permettre d’expérimenter des règles de décisions qui peuvent paraître risquées, une telle règle permet donc d’être plus serein pour changer les règles.

Des droits fondamentaux

Le droit à son corps

Définition

Mon corps m’appartient, je fais ce que je veux avec. Je le fait bouger comme je veux, je l’entretient comme je veux.

Exemple de non respect

Vous êtes dans le métro: vous ne pouvez pas rester la bouche grande ouverte. Que vous ayez une raison matérielle (tel qu’un problème à la mâchoire) ou que ce soit pour tester votre liberté, c’est pratiquement impossible. Pourquoi ? Parce que “ça fait débile”, les débiles restent la bouche ouverte et si vous le faite, vous aurez l’air d’un débile. Et si vous avez l’air d’un débile alors des gens penserons que vous êtes débile et c’est hors de question.

Les personnes autour de vous pourrait simplement penser “cette personne reste la bouche ouverte” sans en tirer de conclusion hâtive, mais c’est une fonction sociale importante que de rejeter les “mauvais éléments”. Si vous ne rejetez pas alors vous pouvez vous-même vous retrouvez rejeté. Il est valorisant de rejeter et on se trouve idiot si on ne le fait pas. Par exemple si vous fréquentez des personnes jugées stupides ou parasites vous serez alors mal vu d’un groupe qui les rejettes, et pour vous faire intégrer au groupe qui les rejettes vous devrez exprimer du rejet. Ce phénomène est très visible entre les groupes antagonistes de forces comparables (homophobes/non homophobes, intellectuels/non intellectuels, groupes de supporters) mais existe également entre le groupe majoritaire et les minorités (fous, sans abris etc). On pourra aussi se souvenir de notre période d’apprentissage du rejet social pendant notre enfance et adolescence.

L’exemple fourni ici est délibérément petit, on trouve des oppressions énormes du côté du contrôle des instincts de base (tel que l’alimentation ou la sexualité).

Le droit de ressentir ses émotions

Définition

J’ai le droit d’avoir les émotions que je veux, que ce soit de l’amour ou de la colère, et envers les choses, situations et personnes que je veux.

Exemple de non respect

Les étasuniens ont le devoir d’aimer leur patrie. Vue d’ici c’est clair car nous subissons que très peu cette pression.

Maintenant prenons un exemple plus proche et plus fort. Nous devons aimer nos parents, et bien souvent ils exercent une pression en ce sens: tel que “tout ce que j’ai fait pour toi”, “je me suis sacrifié” etc. Aimer ses parents est un devoir moral. Un enfant aime ses parents, mais s’il émet un signe négatif envers ses parents alors l’enfant se retrouvera réprimé sévèrement. Il devra alors cacher son antipathie et ne montrer que son amour. Pour défendre sa liberté il cherchera bien souvent à fuir ses parents d’abord par le mutisme puis par l’éloignement.

Pour notre morale actuelle, un garçon ne doit pas éprouver de peur. A chaque fois qu’il montre de la peur il subit le rejet par exemple par la moquerie. On peut voir alors des bambins répéter en boucle “j’ai pas peur” en allant sur le toboggan ou encore des adultes pratiquement exploser de joie en disant “t’as peur ?” devant le comportement de quelqu’un montrant sa peur.

Nous pouvons voir aussi de nombreux ingérences dans les émotions de part une interprétation plaquée sur le comportement des enfants: beaucoup de désarrois et d’appels au secoure sont interprétés comme de la colère et un désir de commander les parents, même pour des bébés.

Le droit d’exprimer ses émotions

Définition

J’ai le droit d’exprimer les émotions que je ressens. Par exemple par mon corps, des gestes, des habits, des textes etc. Nous vivons en société et nous sommes des animaux sociaux, nous sommes fait pour exprimer nos émotions et subissons des traumatismes psychiques quand nous intégrons un mur psychique bloquant cette expression.

Exemple de non respect

Nous avons tout une panoplie d’idées pour ne pas montrer notre peur, ce qui nous rend encore plus stressé et faible. Par exemple on nous conseille de respirer calmement, de parler clairement, de regarder son interlocuteur etc. Celui qui montre sa peur est considéré comme faible et est rejeté, non pas qu’il est réellement faible, mais il fait surtout écho à la peur en chacun de nous: il est difficile de continuer à réprimer sa peur si est elle exprimée par ailleurs. Pourtant les peurs ne sont pas des idioties stupides et inutiles: elles reflètent un danger, et c’est en prenant conscience de ses peurs, de leurs origines et en réfléchissant sur les dangers que l’on parvient à se sentir mieux. Certainement pas en construisant des murs dans son esprit.

Le droit d’organiser son esprit librement

Définition

J’ai le droit de développer mon esprit de la manière dont j’ai envie, de réfléchir avec la logique dont j’ai envie, de développer mes intérêts comme je le souhaite, de réfléchir aux problèmes que je souhaite.

Exemple de non respect

Les enfants sont placés très tôt dans des institutions (écoles) où l’on s’occupe de leur faire entrer des idées de gré ou de force. On ne fait pas entrer n’importe quelle idée de n’importe quelle manière. Il s’agit en premier lieux de montrer à l’enfant qu’il ne doit pas suivre ses désirs d’exploration mais plutôt ce qu’on lui impose: il doit chanter à l’heure de chanter, courir à l’heure de courir, faire du calcul à l’heure du calcul. La plupart des enfants finissent dégouttés de toutes activités intellectuelles et après avoir subit ce dressage utilisent leur temps libre à tout sauf à explorer notre univers (c’est à pleurer). Imposer aux enfants des activités intellectuels c’est leur inculquer que l’exploration par l’esprit n’est pas naturelle (sinon pourquoi l’imposer ?), que c’est une contrainte, un devoir. Souvent ils finissent par le croire et se retrouvent à se parquer eux-mêmes devant la télé. Si on propose à un adulte de faire des mathématiques, on aura alors la même réponse “ho les maths c’est pas pour moi”.

Pendant tout ce temps, nos enfant n’auront pas appris à s’organiser par eux-même, à exercer leur esprit d’initiative, à s’impliquer réellement dans notre société plutôt qu’à en être les sujets. Et pourtant!, qu’il est bon d’explorer le monde. Et qu’il est beau de voir un enfant libre explorer lui-même l’univers, par exemple découvrir la notion de nombre pair et impair, s’amuser à calculer etc.

Le droit à l’autonomie matérielle

Définition

J’ai le droit de m’isoler (tout seul ou en groupe), d’avoir mon bout de terre et de ne pas être dérangé. J’ai le droit de m’organiser comme je le veux sur ce bout de terre pour subvenir à mes besoins. La planète est à tous et doit être partagée sans contraindre les personnes à s’organiser d’une certaine manière, sans contraindre à la dépendance à un groupe ou un autre.

Exemple de non respect

Actuellement de nombreuses lois interdisent l’autonomie: des lois sur la construction, sur la sécurité sanitaires etc. Toutes ces lois sont comme l’enfer: elles sont pavées de bonnes intentions mais “oublie” le principe fondamentale d’autonomie. La liberté fait peur.

Pourquoi ces droits sont actuellement bafoués

Notre morale est un ensemble de règles induisant un comportement commun. Le comportement des individus participe à l’organisation de la société. La morale est un socle dans cette organisation: elle constitue les règles les plus profondes.

Notre espèce vivaient avec une organisation sociale proche de celle des loups il y a quelques milliers d’années. Nous nous retrouvons maintenant à vivre à plusieurs milliards et si nous imaginons des frontières nous voyons bien qu’un changement à l’autre bout de la planète influence notre vie ici. Ces changements ce sont produits avec très peu de prise de conscience et nous nous retrouvons dans la même situation que les premières cellules se regroupant pour constituer les premiers organismes multi-cellulaires. Nous essayons par nos chefs, nos stars, nos télévisions de recréer un sentiment de tribus, mais ça marche très mal.

Nous avons de grands bénéfices à vivre en grande société mais nous sentons actuellement que cette organisation est défaillante par beaucoup de symptômes tel que la destruction de notre planète, les injustices (intra-familiales ou sociales), la désorganisation de notre économie etc. Un système (société, informatique etc) mal organisé souffre toujours des mêmes maux: beaucoup trop de règles et mal placées. A l’opposé un système bien organisé est remarquable par son harmonie et la simplicité de ses règles.

Nous le sentons d’autant mieux que nous percevons “qu’un autre monde est possible”, mais quel est-il ? Notre vieille morale guerrière nous pousse à trouver un ennemi à abattre, mais notre nouvelle morale nous pousse à essayer de comprendre en profondeur et à construire ce monde qui nous attend si impatiemment.

Pourquoi ce sont des droits

Le contrôle de la société sur l’intimité des individus pousse à l’uniformisation, à la répression de l’initiative et des explorations sociétales. Nous sommes poussés dans une position de rouage. Nous sommes sensés déléguer nos responsabilités envers notre organisation sociale à des dirigeants de toutes sortes (patrons, élus etc) mais nous voyons bien que ces personnes sont loin de comprendre et maîtriser la situation. Notre société est régie par un autoritarisme se parant des atours de l’intelligence et de la participation, elle ne fait que perpétuer l’organisation des loups. Hors nous sommes tous naturellement impliqués et nous devrions être tous responsables de notre société. L’organisation actuelle n’est pas viable, elle est aussi inefficace car elle n’utilise que très peu la formidable intelligence du cerveau humain.

Hors beaucoup d’entre nous sentons qu’il est possible de vivre d’une manière beaucoup plus sensée, nous pouvons enfin abandonner l’idée folle apparue vers le quatrième siècle comme quoi “L’humain est mauvais par nature et la société permet de redresser les défauts de cet animal.” (voir http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9ch%C3%A9_originel#Lecture_de_Ren.C3.A9_Girard). Nous pouvons vivre en retrouvant la connection avec nos émotions, nos instincts, tout en vivant en société de manière intelligente, respectueuse et efficace. Et c’est parce que nous sentons cette société possible, c’est parce que nous sentons à quel point cela serait un soulagement, que nous pouvons promouvoir de nouvelles “règles morales”.

Et les devoirs ?

Avec de l’incohérence on arrive à faire n’importe quoi. Je propose ici des valeurs, c’est tout un art d’équilibrer les besoins des uns et des autres. Pour y arriver, il faut déjà s’entendre profondément sur nos valeurs de base. Il ne s’agit pas de s’accorder formellement comme un pays peut ratifier des droits de l’homme puis les bafouer, il s’agit de comprendre leurs intérêts.

L’art vital

Mon parcours

Alors que rien en apparence ne me prédestinait à faire de la musique, à 18 ans j’ai rêvé que je faisais de la musique. Un de ces rêves dont on se rappelle toute la vie. J’ai alors acheté un instrument (un synthétiseur), j’ai appris le piano et j’ai commencé à jouer des morceaux. Par ailleurs j’ai commencé à improviser un peu. Un jour que j’improvisais ma mère m’a dit “ha c’est beau ce que tu joues là”, et alors je me suis arrêter de composer. Il m’a fallut du temps pour comprendre ce blocage: ma mère était très intrusive et possessive, j’ai pu me développer dans les domaines où elle ne fourrait pas son nez (les mathématiques, le sport etc) mais j’étais nul dans les domaines où elle intervenait (le français, la gestion de la maison etc). Ma mère se considérait inconsciemment comme nulle et elle a très bien réussit à m’imposer ce rôle social dans certains domaines. À l’époque ma seule défense possible était d’arrêter. Je n’étais pas conscient que mon intérêt se portait vers la création, j’ai continué à jouer mais je n’y trouvais qu’une satisfaction faible par rapport à maintenant.

Quand ma fille est née, ça a été pour moi l’occasion de me rapprocher des vérités de base, et donc aussi de la création artistique. D’abord je lui inventais des histoires, puis je lui chantais des airs improvisés. Je savais profondément que ma fille ne me jugeais que par elle-même, et non comme un adulte qui utilise beaucoup sa représentation du jugement social. J’ai pu ainsi m’épanouir un peu dans la création artistique. Mais pas la création artistique sociale, plutôt la création artistique personnelle, celle qui sert à communiquer entre les personnes. Grâce à cet épanouissement j’ai pu constater à quel point la création me fait du bien en profondeur. En outre cela me permettais de prendre conscience, d’intégrer, de donner sa place, à une partie belle et profonde de moi-même.

Je devenais alors de plus en plus conscient de l’attrait que j’avais pour la création musicale, mais j’envisageais quand même souvent d’enregistrer pour diffuser mes compositions. Puis j’ai acheté un harmonica et il était très pratique d’en jouer n’importe quand et agréable aussi dans son côté proche du corps. J’ai alors plus compris que la musique est simplement un moyen d’expression comme l’est la parole. J’ai alors acheté un petit clavier pratique à utiliser rapidement et maintenant je fais des improvisations de temps en temps quand l’envie m’en prend, sans penser à enregistrer sur l’ordinateur en vue de faire un beau morceau à diffuser.

Tout ce chemin m’a été nécessaire pour comprendre ce que je voulais vraiment: pouvoir m’exprimer par la musique. Pour moi je pense que la prochaine étape sera de dialoguer musicalement avec une autre personne improvisant. Mais je ne me sens pas assez tranquille encore pour cela. Je pourrais peut-être plus tard publier ma musique, mais ce sera alors dans le but de communiquer avec la société, comme je le fais avec mon blog. Ce ne sera pas dans le but de faire du beau, de l’agréable, de l’argent, mais simplement de communiquer sur des choses essentielles.

Qu’est-ce que la musique ?

Pour moi il est clair que la musique est un moyen d’expression. Comme c’est un langage très simple il ne permet d’exprimer que des idées très simples. Ces idées sont à la base de notre esprit, c’est pourquoi on peut ressentir un changement profond quand on écoute de la musique. Nous avons besoin de ce dialogue car il est difficile à avoir par notre langage courant. Non pas que notre langage courant soit mal foutu, mais il nous permet de nous perdre dans les détails. Et perdu nous sommes car chaque mot que nous avons appris est marqué par notre culture, y compris les idées lourdingues qui y sont. Par sa simplicité le langage musical ne peut pas s’imprégner de ces choses si compliquées que sont les idées foireuses. Et cette pureté nous fait un bien fou car cela nous suggère qu’il est possible d’avoir une conscience claire et harmonieuse (en tout cas bien plus qu’actuellement).

Je trouve que faire des commentaires à un compositeur sur la beauté de sa musique est un peu comme si quelqu’un nous parle et qu’à la place de lui répondre sur le sujet on lui dise “c’est beau ce que tu as dis”. Pour moi un compositeur s’exprime et la meilleur chose à faire est de lui répondre par un langage approprié: par une oeuvre d’art.

Voici un petit exemple d’idée foireuse qui s’incruste dans notre langage: si une personne dit “j’ai fait une oeuvre d’art” alors aussitôt on imagine que ça a une valeur sociale: si l’oeuvre peut attirer de la reconnaissance sociale alors c’est vraiment une oeuvre d’art et sinon la création n’a pas droit à la dénomination “oeuvre d’art”. Ainsi, quand il dessinait, Picasso faisait des oeuvres d’arts mais ma fille non. Nous pourrions dire « une oeuvre d’art reconnue », ainsi on sépare la notion d’art de la notion de jugement sociale. Notre langage comporte ainsi de nombreuse marques de notre culture, mais comme le langage est utilisé pour réfléchir cela nous cré un enfermement inconscient. Cet enfermement est difficile à percevoir, surtout si on n’a pas de point de vue extérieur comme on peut en avoir en pratiquant des langages différents. Quelques oeuvres arrivent à traduire cet enfermement culturel bien réel mais au frontières floues : par exemple le livre “1984” ou le film “Matrix”.

Se construire par la création

La création musicale a un grand lien avec les mathématiques: aussitôt que l’on veut introduire des idées foireuses tout foire. Ce n’est pas souple mais c’est un détecteur génial d’idée ou comportement foireux. En improvisant j’ai appris à sentir les différentes parties de mon esprit qui intervenaient et j’ai pu sentir à quel point certaines parties basées sur la peur sociale intervenaient et étaient destructrices. Improviser me permet d’explorer mon esprit car petit à petit j’apprends à identifier d’où vient l’harmonie et la disharmonie dans mon esprit. Souvent on se dupe soi-même, et redupe en pensant que l’on se dupe peu, mais quand il s’agit de composer de la musique le détecteur à idée foireuses est là et on arrive à la longue à ressentir mieux cet univers plein de vie qu’est notre esprit.

La magie de l’existence

La magie blanche

Quand ressent-on un sentiment de magie ? Je pense que c’est un mélange d’émerveillement devant quelque chose que l’on n’a pas complètement compris. Et je pense que l’émerveillement est un plaisir qui irradie dans notre esprit, c’est à dire qu’en même temps que d’être agréable il se crée des connections/micros-compréhensions qui font que ce bonheur se répand dans notre esprit.

Mais alors si le sentiment de magie existe ? pourquoi dit-on que la magie n’existe pas ? On représente la magie avec une baguette et des phrases à formuler pour exécuter ses souhaits. Mais alors pourquoi les télécommandes ne permettent pas de faire de la magie car ce sont des baguettes avec des codes à taper pour faire exécuter ses souhaits ? Et commander une pizza par internet, pourquoi ce n’est pas de la magie ? Et les personnes qui créent, juste en écrivant des formules sur du papier, des nouveaux objets que l’on pensait impossibles pourquoi les appelle-t-on scientifiques et non pas magiciens ?

Parce que le sentiment de magie que l’on éprouve disparaît au fur et à mesure que l’on assimile le phénomène, quand il n’y a presque plus de connections qui se mettent en place on ne ressent plus la magie. Ce n’est pas triste du tout car il y a toujours de nouvelles sources de magie pour peu que l’on continue d’explorer notre univers.

Mais il existe des phénomènes merveilleux que l’on n’arrive pas à assimiler facilement: la vie, l’existence, notre univers. Alors pourquoi ne dit-on pas que la magie existe puisque ces phénomènes existent ? Et pourquoi beaucoup de personnes (principalement adultes) n’éprouvent plus ce sentiment ? Je pense qu’il y a une raison d’anti-magie (de magie noire) à cela.

La magie noire

Si la magie est si forte, qu’est-ce qui peut l’éteindre ? Pourquoi le sentiment de magie peut disparaître alors que la magie existe encore ? Notre culture a une réponse à cela: le désenchantement (c.a.d. la magie noire) est encore plus fort. Ainsi on représente souvent un magicien qui passe du côté obscur comme devenant plus fort, ou encore on montre quelqu’un qui devient insensible/tricheur/menteur comme quelqu’un qui “réussit” (à quoi ?) dans la vie.

Mais c’est voir le désenchantement par le petit bout de la lorgnette.

Par exemple si on regarde comment fonctionne notre esprit lors d’une recherche, on voit que l’on explore différentes voies, on peut éprouver de la douleur, puis à un moment, après des péripéties, on trouve, et là les idées s’éclaircirent et la lumière jaillit. Ce phénomène est très générale: que ce soit l’évolution génétique avec la disparitions de certaines espèces, la recherche scientifique, la recherche d’une société vers une meilleure forme d’organisation.

En fait le désenchantement est ce que l’on éprouve quand on s’éloigne de la “bonne solution”, alors on s’éloigne aussi de la magie. Par exemple si on se met à mentir alors on se coupe des autres, on prend beaucoup d’énergie à fabriquer des mensonges et on a beaucoup moins de ressources pour comprendre les beautés qui nous entourent et donc éprouver le sentiment de magie. Mais alors est-ce si simple ? Non car il n’est pas forcément facile de sentir ses émotions profondes, et aussi parce que nous n’avons pas forcément les idées claires, même en profondeur.

Mais je suis sûr d’une chose: l’existence est bien faite et si le désenchantement touche des parties de notre esprit ou de notre société ce ne sont que des parties, globalement la magie blanche est bien là et ça a toujours été elle qui mène la danse. On pourrait penser que cette idée est sinistre car quand on se sent désenchanté c’est très très dur. Mais ce qui est vraiment dur, c’est surtout de penser que nous ne sommes pas relier les uns aux autres, que notre partie commune est faible et que nos problèmes sont personnels, parce que c’est faux.

Dire que la magie blanche mène la danse, c’est bien beau mais pourquoi ? et surtout comment le ressentir intimement ? Voilà une grande question comme j’aime mais là je crois que la réponse est portée par quelques milliards de vies :-). Néanmoins j’essayerai d’apporter ma contribution à cette réponse mais ça sera dans un autre texte…