Notre cerveau est fait pour se construire une représentation du monde. Avec le langage, nous humains, pouvons communiquer cette représentation et y réfléchir mieux que les autres espèces terrestres. Nous sommes entourés de choses simples (à première vue) à se représenter comme un bâton, la pluie etc. Mais nous sommes aussi entourés de choses complexes tel que l’esprit humain, l’univers etc. Comment aborder la représentation de quelque chose de complexe ? Nous avons évoluer dans notre manière de nous représenter les choses complexes et nous avons utiliser au cours des siècles des paradigmes différents. Nous allons voir l’histoire de ces paradigmes principalement à travers notre vision de l’univers.
D’abord nous avons compris qu’il y avait quelque chose d’immatériel qui entrait en jeu dans notre univers, nous avons appelé ça “esprit”. Nous avons alors vu des esprits comme explication des phénomène inexplicables par la mécanique matérielle, non seulement dans la tête des gens, mais aussi dans la nature, l’eau, le ciel, la forêt etc.
Comme ce monde des esprits nous était étranger, nous avons chercher à nous les représenter et nous avons imaginer qu’un esprit est un peu comme une personne invisible. Nous avons donc chercher à interagir avec ces esprits comme on le fait avec des humains: nous leur avons offert des cadeaux, troc (sacrifices), nous leur avons parlé (prière, transes de sorcier) etc.
Puis nous avons senti qu’il y avait, dans une tribue, quelque chose de plus que le simple assemblage de personnes, alors nous avons attribué un esprit à la tribue. Ainsi sont nés les dieux des différents groupes.
Puis nous avons compris qu’il y avait, au delà de tous ces esprits, des principes de base qui régissaient toute chose. Ainsi est né le monothéisme. C’était les premier pas, émouvant (pour moi en tout cas) de la science, car l’idée de base de la science est qu’il existe un ensemble restreint de règles qui régit tout un système. Ainsi les physiciens parlent des “équations régissant notre univers” et les mathématiciens des “fondations mathématiques”.
Petit à petit nous avons compris que “dieu” n’est pas un esprit comme nous et nous sommes passé de la représentation de l’esprit humain à la représentation de la machine. Nous avons compris aussi que nous pouvions observer cette machine sans risquer d’être punis (ouf!). Ainsi maintenant encore nous nous représentons l’univers comme une vaste machine, régie par quelques règles. Alors est venu le temps du désenchantement: notre univers était parfois dur, parfois bon, mais voilà qu’il est froid et indifférent. Ce changement de représentation (de l’esprit humain à la machine) était fondamental, c’est pourquoi nous avons alors changé de mot pour désigner cette nouvelle représentation: la `science’ était née. L’église s’est adaptée, elle est passée d’une représentation d’un dieu seul à un dieu comme maître de la machine. Ce nouveau paradigme nous sert maintenant partout: là où nous voyions des esprits partout nous voyions maintenant des machines partout: nous nous représentons notre corps, notre esprit, notre univers comme une machine (complexe).
Nous en sommes là. On peut remarquer une chose: à chaque fois nous étions plongés dans nos croyances. Ces croyances étaient ce qui se faisait de mieux en matière de représentation de l’univers, et pour l’époque elles marchaient. Aujourd’hui nous pensons que notre représentation est vraie car la science marche, par exemple elle nous permet de concevoir des ordinateurs. Mais nous avions la même impression et le même raisonnement dans le passé: on faisait une bonne chasse grâce à dieu, et le sacrifice avait été bien utile. On pourrait penser: si on ne faisait pas de sacrifie ça marchait quand même donc “dieu” ne servait à rien. Mais c’est négliger l’aspect social et psychologique de l’humain que d’ignorer l’utilité ancienne de “dieu”: les groupes humains étaient plus efficaces quand ils avaient des pratiques religieuses, donc “dieu”, à l’époque, ça marchait et donc c’était vrai.
On pourrait penser que nous sommes enfin sortis de l’époque des croyances absurdes comme base de notre vision de l’univers. Hum, je me méfie beaucoup de l’idée “ça fait 100 fois que l’on change mais cette fois ci c’est la bonne.”. Je pense plutôt que toute vision de l’univers est partielle, et qu’il n’y a pas de base définitive. Ainsi la vision mécaniste de notre univers sera amenée elle aussi à être remise en question un jour ou l’autre, et il m’est certain que les humains du futur nous verrons comme des personnes ayant des pratiques et des idées bancales au possible.